La ménopause, le prochain défi au travail ? – .

La ménopause, le prochain défi au travail ? – .
La ménopause, le prochain défi au travail ? – .

Vous parlez de ménopause au bureau ? Si le sujet était encore tabou hier, il serait de plus en plus évoqué. Par les principaux concernés, mais aussi par les employeurs.

« Enfin, on en parle ! » déclare Mirella Di Blasio, présidente d’une société d’événements et auteur du livre Périménopause sans filtre, 40 symptômes à apprivoiser. Depuis sa publication, elle a tenu de nombreuses conférences sur le sujet. Elle a également pris la parole lors de la conférence Leadership au féminin, organisée par la Chambre de commerce et d’industrie du Québec (CCIQ) en avril dernier.

« Ces dernières années, je suis devenue la Jeanne d’Arc des femmes en périménopause. Je porte leur souffrance et je parle pour lutter contre la stigmatisation et la discrimination de ces femmes », dit-elle.

A ses côtés, d’autres voix s’élèvent pour que les employeurs agissent. “Il y a un élanc’est le bon moment pour en parler», note Marie-Ève ​​Fullum, conseillère en santé globale et qualité de vie au travail.

Pour quoi? Parce que les organisations sont à l’écoute. « On parle de bienveillance et d’inclusion en entreprise et ça en fait partie », répond Mme Fullum.

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Manon Fortin, directrice principale des événements de la Chambre de commerce et d’industrie du Québec et Mirella Di Blasio de Lulu événements (Jean-Pierre Cantin)

Augmentation de l’absentéisme

En effet, la ménopause et la périménopause ont des impacts financiers en plus de représenter des défis organisationnels pour les entreprises.

Selon le rapport Ménopause et vie professionnelle au Canadamenée par Deloitte Canada pour la Fondation canadienne de la ménopause et publiée le 16 octobre 2023, 540 000 journées de travail sont perdues en raison de symptômes incontrôlés.

En effet, les symptômes liés à la ménopause peuvent entraîner une fatigue importante, du stress et de l’anxiété qui augmentent le taux d’absentéisme dans les organisations. « Cela a un effet direct sur la productivité des équipes », ajoute Mme Fullum.

Cet absentéisme coûte aux employeurs 237 millions de dollars en perte de productivité, calcule Deloitte Canada.

« J’ai perdu des clients et des contrats. Je n’étais plus moi-même, je ne me reconnaissais plus.

— Mirella Di Blasio

À un moment donné, elle souhaitait déjà vendre son entreprise. « Au lieu de cela, je suis parti deux mois à l’autre bout du monde pour me vider la tête. J’ai aussi découvert l’hormonothérapie.

Elle n’est pas la seule. À l’heure où les femmes atteignent généralement le sommet de leur carrière, près d’une femme sur dix quitte son poste, toujours selon une analyse réalisée par Deloitte.

« Elles peuvent se sentir incompétentes, dépassées ou déprimées, mais ce sont souvent des symptômes de la ménopause », explique la conseillère Marie-Ève ​​Fullum.

« Les entreprises ne peuvent pas se permettre de perdre ces travailleurs, gestionnaires et dirigeants d’expérience », insiste le président de la CCIQ, Steeve Lavoie, interrogé sur le sujet.

La rétention de la main-d’œuvre qualifiée est au cœur des défis des PME québécoises, rappelle-t-il.

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Sensibiliser les milieux de travail aux enjeux et aux impacts de la périménopause est l’objectif de la table ronde. (Jean-Pierre Cantin)

Echos du congrès

Bien qu’il se dit ouvert et informé sur le sujet — étant « entouré de femmes de cet âge au bureau et à la maison » —, le président de la CCIQ a rapidement constaté que le sujet était encore tabou dans plusieurs milieux du travail. «Je pense que c’est davantage une question d’ignorance», ajoute-t-il.

Selon lui, c’est le panel qui a généré le moins d’inscriptions, mais celui qui a suscité le plus de réactions.

« Je pense que les participants ont été surpris. Plusieurs femmes présentes dans la salle se sont senties interpellées, mais aussi des hommes qui ont fait le lien avec les conséquences économiques », réfléchit-il.

C’était aussi l’une des motivations de la Chambre de Commerce : alerter les employeurs et les managers sur les impacts économiques.

“Il faut continuer à en parler et la Chambre de Commerce continuera à alimenter le débat.”

— Steeve Lavoie, président de la Chambre de commerce et d’industrie du Québec

Sensibiliser les équipes de travail, c’est la mission que se donne Marie-Ève ​​Fullum depuis trois ans. La semaine dernière, elle a rencontré des employés, des gestionnaires et des directeurs de division d’Hydro-Québec, pour les informer des différents symptômes, mais aussi des impacts qu’ils peuvent provoquer.

« Je leur parle de finances et je fais aussi le lien avec l’andropause. Les hommes doivent se sentir concernés.

— Marie-Ève ​​Fullum, conseillère en santé globale et qualité de vie au travail

Agir

Elle voit déjà des organisations agir. Des assureurs comme la Sun Life ont ajouté une clause de congé ménopause dans leurs contrats d’assurance collective. D’autres organisations mentionnent également la périménopause et ses effets dans leurs programmes d’inclusion en entreprise.

« Si nous avons réussi à parler de menstruation et d’accessibilité aux produits menstruels sur le lieu de travail, la prochaine étape consiste à aborder la ménopause. Et de passer à l’action», invite Marie-Ève ​​Fullum.

La rubrique Workplace a été créée pour aborder les thématiques des relations entre employeurs et salariés, dévoiler des initiatives originales pour contrer la pénurie de main d’œuvre, parler d’un univers en constante évolution, notamment par les temps qui courent… Vous avez des idées ? Écrivez-nous à [email protected].

 
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