TES Canada et l’hydrogène vert

TES Canada et l’hydrogène vert
TES Canada et l’hydrogène vert

TES Canada devra construire l’équivalent de 35 kilomètres de ligne de transport pour que le parc de 140 éoliennes qu’elle prévoit en Mauricie puisse alimenter son complexe d’hydrogène vert et de gaz de synthèse à Shawinigan.


Publié à 1h37

Mis à jour à 7h00

Étant donné que le projet Mauricie, estimé à 4 milliards de dollars, est sujet à l’examen du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), le promoteur a récemment déposé son avis de projet auprès du ministère de l’Environnement, de la Lutte aux changements climatiques, de la Faune. et parcs.

Préparé par la firme d’ingénierie AtkinsRéalis – anciennement SNC-Lavalin – le document de 44 pages dresse le portrait des éléments techniques présentés en novembre dernier par TES Canada. Ce rapport clarifie également certaines des intentions de l’entreprise.

« Deux lignes de tension de 230 kilovolts ou 315 kilovolts d’une longueur cumulée d’environ 25 à 35 km seront construites pour relier le parc éolien au site de l’usine », peut-on lire. Deux postes de transformation […] sont également prévus pour répondre aux besoins du projet. »

Cet élément viendra donc s’ajouter à la facture visuelle du parc éolien de 800 mégawatts (MW) qui devra être couplé à un parc solaire de 200 MW. Toutefois, les éoliennes doivent être reliées entre elles par un réseau de collecteurs souterrains. TES Canada a également obtenu un bloc de 150 MW d’Hydro-Québec, soit environ 30 fois la puissance du Centre Bell.

« Nous ne disons pas combien [d’ententes ont été signées]mais nous avons plus que ce dont nous avons besoin pour les éoliennes, a expliqué le président-directeur général de TES Canada, Éric Gauthier, dans une récente entrevue avec La presse. L’emplacement de chaque éolienne n’a pas encore été déterminé. »

Le promoteur souhaite produire 70 000 tonnes d’hydrogène vert à Shawinigan, dont les deux tiers seraient injectés sous forme de gaz de synthèse dans le réseau Énergir pour approvisionner l’industrie lourde, comme les alumineries et les aciéries. Le reste (30 000 tonnes) serait destiné à opérer 2 000 camions lourds sur les routes du Québec.

TES Canada souhaite également réinjecter ses surplus d’énergie dans le réseau d’Hydro-Québec – ce qui constitue une brèche dans le monopole de l’entreprise publique, selon les groupes environnementaux.

Terrain plus grand

On apprend, dans le document, que TES Canada a finalement ciblé 13 municipalités qui pourraient accueillir ses éoliennes. C’est un de plus que ce qui était indiqué précédemment. Grandes-Piles s’ajoute à la liste. Dans un communiqué, l’entreprise précise qu’il s’agit d’un « effort visant à minimiser l’impact sur les terres agricoles puisque le secteur visé » des Grandes-Piles « est un zonage agroforestier et industriel ».

Le document aborde les aspects économiques, environnementaux et sociaux du projet Mauricie. Le promoteur met un accent particulier sur les bénéfices et les retombées pour la région.

« Outre les avantages liés aux redevances versées aux propriétaires recevant une éolienne, aux municipalités et à certains [résidants] considérés comme voisins, le projet Mauricie permettra la création de plus de 200 emplois permanents pour assurer le fonctionnement et l’entretien des installations », est-il écrit.

Dans l’ensemble, la zone d’étude du projet couvre plus de 1 300 kilomètres carrés. Les zones humides occupent environ 10 % de la superficie, selon l’avis de projet.

Shawinigan doit accueillir la partie industrielle du site, soit l’électrolyseur. Deux sites ont été identifiés par TES Canada. Le premier, de 83 hectares, est situé le long de la route 155, à l’angle de l’avenue Saint-Georges. La seconde s’étend sur 170 hectares et longe une partie de l’autoroute 50 et de la route 153.

Le projet TES Canada soulève plusieurs questions. Plus tôt ce mois-ci, une étude considérait le dossier comme une aberration énergétique et un non-sens économique. Rédigé par les chercheurs Johanne Whitmore et Paul Martin, ingénieur chimiste et co-fondateur de Hydrogen Science Coalition, le document dresse un portrait du dossier à partir des informations mises à disposition par ses promoteurs. TES Canada rétorque que les auteurs tirent des conclusions basées sur un tableau incomplet.

Lire « Le projet TES Canada durement critiqué »

Qu’est-ce que l’hydrogène vert ?

Actuellement, 95 % de l’hydrogène mondial est produit à partir de combustibles fossiles. L’hydrogène peut être produit par électrolyse de l’eau. Ce processus consiste à faire passer un courant électrique dans l’eau.

Apprendre encore plus

  • 2026
    Année où TES Canada croit pouvoir commencer la construction du projet

    Source : TES CANADA

 
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