Congrès annuel des sciences humaines | Les associations de recherche tournent le dos à McGill

Congrès annuel des sciences humaines | Les associations de recherche tournent le dos à McGill
Congrès annuel des sciences humaines | Les associations de recherche tournent le dos à McGill

La tenue du plus grand congrès en sciences humaines au pays, prévue en juin à l’Université McGill, est compromise par les récents événements survenus sur son campus. Les activités ont déjà été déplacées à l’Université du Québec à Montréal (UQAM).


Publié à 1h35

Mis à jour à 5h00

Le plus grand rassemblement de chercheurs au pays, le Congrès annuel des sciences humaines se tiendra à l’Université McGill du 12 au 21 juin.

Professeurs, étudiants et décideurs sont attendus pour discuter des défis posés par le changement climatique dans un contexte mondial.

Toutefois, des centaines de chercheurs seront absents. La gestion des récents événements sur le campus anglophone – grève des professeurs de droit, campement pro-palestinien – met mal à l’aise plusieurs associations savantes, apprend-on -.

Fin avril, l’Association des professeurs de droit de McGill (AMPD) a lancé une grève générale illimitée, n’ayant pas réussi à parvenir à une entente de principe avec l’université.

Déjà 25 associations, dont la plus grande du congrès, ont annoncé des mesures de solidarité envers les professeurs de droit, soit en annulant, en déplaçant leurs conférences ou en minimisant leur présence sur le campus de McGill lorsque ces dernières options n’étaient pas possibles. . « Nous parlons de milliers de chercheurs impliqués », souligne Víctor M. Muñiz-Fraticelli, membre du comité de grève de l’AMPD.

L’Association canadienne droit et société, qui attend à elle seule entre 250 et 300 participants, fait partie de celles qui ont décidé de déplacer leurs activités à l’UQAM.

«Les gens ont exprimé leur malaise à l’idée de se rendre sur un campus où il y a une grève en cours», raconte Thomas Collombat, professeur à l’Université du Québec en Outaouais.

L’Association canadienne d’étude sur le travail et le syndicalisme – dont il est membre – a également décidé de déplacer tous ses panels à l’UQAM, en solidarité avec la grève. Une centaine de ses membres sont inscrits à l’événement.

Incertitude autour du campement

Le campement pro-palestinien est aussi un sujet soulevé par des associations qui ont décidé de tourner le dos à l’Université McGill.

Plusieurs chercheurs désapprouvent les démarches judiciaires entreprises par l’université, qui cherche à déloger les manifestants de son enceinte.

Pour de nombreux universitaires, un campus n’est pas une propriété comme les autres. C’est un espace qui doit être ouvert aux débats et aux manifestations.

Thomas Collombat, professeur à l’Université du Québec en Outaouais

Certains craignent aussi une intervention policière, même si la Cour supérieure a rejeté la semaine dernière une demande d’injonction interlocutoire qui aurait autorisé le démantèlement immédiat du campement.

« Si jamais le camp devait être évacué de force, [les associations seraient mal à l’aise] venir sur le campus quelques jours ou quelques semaines plus tard, comme si de rien n’était », raconte Thomas Collombat.

Selon le professeur, l’université tient un discours contradictoire face aux craintes des associations.

« Elle dit de ne pas s’inquiéter, que le campus est complètement accessible, sécuritaire. Or, c’est exactement le contraire qu’elle a affirmé devant le tribunal pour justifier sa demande d’injonction. »

La Société d’études socialistes a également pris la décision de déplacer sa conférence en solidarité avec les professeurs de droit et le camp pro-palestinien.

« Quoi qu’il en soit, les revendications de ces organisations ne profiteront pas seulement à elles-mêmes, mais créeront une meilleure université pour tous », a-t-elle déclaré sur les réseaux sociaux.

« Cela fait deux semaines que nous discutons avec les associations participant au Congrès, afin d’entendre leurs préoccupations et de trouver des solutions qui correspondent à chaque situation unique », a réagi la Fédération des sciences humaines, organisatrice du congrès.

« Nous avons mis à leur disposition notre plateforme virtuelle pour qu’ils puissent tenir leurs conférences, ou une partie de leurs conférences. Nous continuons de surveiller la situation de près nos partenaires de McGill et de communiquer avec nos associations pour assurer une planification efficace », a-t-elle poursuivi.

L’Université McGill n’a pas répondu à nos questions.

 
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