jugé pour tentative de meurtre sur une femme, alors qu’il était en permission de prison

jugé pour tentative de meurtre sur une femme, alors qu’il était en permission de prison
jugé pour tentative de meurtre sur une femme, alors qu’il était en permission de prison

Par Éditorial La République de Seine et Marne
Publié le

4 et 24 mai à 10h40

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Rarement la formule traditionnelle du « mauvais rendez-vous, au mauvais endroit, au mauvais moment » n’aura été aussi justifiée pour décrire le drame survenu lundi 31 mai 2021. le bord du canal du Loingà La Genevraye.

Coups de marteau

Rien en effet, si ce n’est du pur hasard et de la malchance, pour expliquer que les chemins de Frédéric H., l’agresseur, et de Sheila L., sa victime, se soient croisés.

Pourtant, en ce beau matin de printemps, la vie de ce femme de 57 ans, d’origine irlandaise et implanté de longue date dans la région, tombe dans l’horreur. L’homme, alors âgé de 34 ans et en congé prisons’est jeté sur elle et lui a fracassé le crâne avec un marteaula laissant pour morte le chemin de halage.

Avec un incroyable élan de vitalité, elle allait survivre à ses blessures. C’est cette terrible affaire, sans viol, mais à forte connotation d’agression sexuelle, commise par un récidivisteque les jurés d’assises de Seine-et-Marne ont dû juger pendant deux jours.

Accusé

Premier choc de ce procès : la comparution de l’accusé. Rien de comparable avec les traits habituels de prédateur sexuel ultra-violent; ou du moins avec l’idée qu’on s’en fait généralement.

L’individu au visage fin apparaît distingué, plutôt séduisant. » Tu as l’air bien ! », lui dira à plusieurs reprises le procureur général.

Il fait preuve d’un discours parfait et maîtrisé, avec des mots choisis par un intellectuel, grand amoureux de Camus et philosophie, affectant une extrême douceur et une volonté de collaborer « poliment » avec ses juges. Il se présente aussitôt plein d’empathie et de remords face à sa victime et à l’institution qui doit le juger. En apparence.

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En congé

Une posture en totale opposition avec les faits qui lui sont reprochés et que les débats révéleront sur deux jours. Il a quitté sa prison de Melun le 27 mai 2021, pour une permission de sortie d’une dizaine de jours. C’est cinq jours avant l’attaque.

Le prédateur purge sa peine pour un précédent viol commis à Nanterre en 2014, qui lui a valu une peine de 10 ans de prison. A sa sortie de prison, à 9 heures du matin, sa mère est venue le chercher pour le ramener chez lui à Nemours.

Moins d’une heure plus tard, elle le dépose en ville où il décide d’acheter le marteau. » Un marteau de charpentier, lourd avec un long manche, insiste le président, qui fait circuler l’arme entre les mains des jurés. Elle a été payée avec l’argent destiné à un cadeau de fête des mères… »

En matière de don maternel, Frédéric H. prépare déjà son attaque, même s’il ne sait pas encore où, quand et sur qui il va frapper. L’utilisation de son téléphone en témoigne.

En plus une photothèque porno Très documenté, il y a ce recueil de photos de « femmes seules et inconnues », prises par hasard, dans les rues ou dans les chemins forestiers, lors de précédentes permissions, qui inquiète les enquêteurs.

À la chasse

Le rôdeur est déjà en chasse, du moins dans son esprit, avant même sa permission. Les jours qui suivront sa sortie seront consacrés à flâner à vélo et à regarder des vidéos porno. En particulier la veille de la tragédie, comme l’a révélé fonctionnement du téléphone, un film classé X comprenant une scène de viol. Puis le 31, à 11 heures, en balade à vélo au bord du canal, alors qu’il venait de croiser par hasard Sheila L. près de l’écluse de Bordes.

Le trentenaire passe à l’attaque. C’est en pédalant, tenant le guidon d’une main, qu’il a porté le premier coup par derrière à la femme qui marchait devant lui.

Sheila, dévastée, s’effondre. Son agresseur l’attaque encore quatre fois et c’est la vue du sang qui l’empêchera de la violer. C’est du moins ce qu’il dit. Il la traîne ensuite inanimé dans l’allée latérale où elle sera Découverte quelques minutes plus tard par deux cyclistes.

Avant de s’enfuir, il jette le marteau dans le canal et le téléphone de la victime dans les sous-bois, pour être sûr qu’elle n’appellera pas les secours.

Un miracle

Survivant miraculeux sur le banc des parties civiles, la victime veut tout savoir, tout comprendre d’une agression dont elle se souvient si peu. Une douleur terrible à la base du crâne, un homme qui l’attaque, la frappe et la frappe encore, des flots de sang chaud et surtout une certitude : « Il voulait me tuer ».

Elle ne se souvient pas si elle a crié. Il prétend oui ! Mais ce qu’elle ne peut pas oublier, c’est sa longue épreuve médicale : son parcours hospitalier la mènera à Henri-Mondor, où elle se trouvait hélicoptèrepuis en clinique pour un Chirurgie reconstructrice. S’en suivent les cicatrices, les douleurs, les mois d’aphasie puis de rééducation, l’immense fatigue qui étreint le quotidien de cet ancien marathonien, cadre au prestigieux Insead et qui peine tant à retravailler.

Blessures

Le médecin légiste témoignera de l’étendue des blessures avec au moins 4 coups portés à le crâne fracassé comme « un œuf en coquille » avec un cerveau qui restera cru, sous le cuir chevelu, pendant de nombreuses semaines, le temps que les os détruits se reconstituent.

Face à elle, le bourreau se tient comme hagard, absent, voire insensible aux conséquences de ce qu’il appelle ses « pulsions ».

Il s’agit donc principalement autour personnalité complexe par Frédéric H. que les débats vont s’inverser.

» Il est parfaitement conscient de ses acteset ne présente ni pathologie ni altération du jugement, mais il souffre de graves névroses et un désir de pouvoir inassouvi sur les femmes », dira l’expert psychiatre.

Selon sa mère, infirmière, et l’oncle qui le voient glisser depuis tant d’années, il est borderline et non soigné. C’est cette mère, venue le chercher au début de sa permission, qui l’a reconduit au commissariat de Nemours, après l’avoir convaincu de se rendre, quelques heures après l’attentat.

Dans ses explications sur lui-même, Frédéric H., bien que rhéteur habile, se montre tout sauf rassurant, se présentant comme l’éternel perdant social qu’il n’est pas vraiment. Sauf dans ses relations affectives avec les femmes où il y a effectivement un désert.

Nous ne connaissons que lui relations tarifaires et visionnage de films de prédiction. Pour commenter ce vide sidéral, ses propos se brouillent et ses phrases restent en suspens, révélant ses envies de suicide qu’il n’a jamais réalisées. « Par manque de courage », avoue-t-il quand même.

Dossier criminel

L’examen de son casier judiciaire (l’agression d’une femme à Fontainebleau et le viol d’un collègue de travail) intéressera longuement le tribunal.

Des antécédents qui, par rapport à l’attentat de 2021, conduiront le procureur général à prononcer finalement la demande implacable de la réclusion à perpétuité (avec 20 ans de sûreté). » C’est un homme dangereux à la réinsertion improbable, dira-t-elle. Son acte est cruel et dégoûtant.

Elle a même évoqué la préméditation, ce qui n’est pas prévu dans l’acte d’accusation, qui ne porte que sur la tentative de meurtre. “On ne fracasse pas le crâne d’une femme avec une autre intention que de la tuer”, a-t-elle ajouté.

Emprisonnement criminel

Une détermination « à tuer » sur laquelle Me Selma Belharchi, pour la partie civile, avait auparavant insisté dans sa plaidoirie sur la dangerosité cachée de cet agréable rôdeur, sachant si bien se faufiler entre les mailles du filet. Et qui en trois attaques crescendo, était passé de l’agressivité au viol, puis à l’envie de tuer… pour se venger de LA femme.

Restera à Me Claire Crouzilles, pour la défense, la difficile mission de redonner un visage humain à son client, en contestant la tentative de meurtre pour une requalification en violences volontaires ayant entraîné un handicap.

Cela n’a pas été suivi. Dans la nuit du vendredi 3 au samedi 4 mai, le tribunal a prononcé une peine de 25 ans de réclusion criminelle accompagné d’un période de sécurité 12,5 ans. L’accusé doit respecterdevoir d’attention pendant 7 ans, ainsi que l’interdiction de porter des armes.

Jean-François CALTOT

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