une espèce de serpent jamais observée dans les Landes vue à Sore

une espèce de serpent jamais observée dans les Landes vue à Sore
une espèce de serpent jamais observée dans les Landes vue à Sore
CONTRE

C’est une bonne nouvelle pour la biodiversité, et une information qui ne laissera ni chaud ni froid à ceux qui préfèrent généralement rester à l’écart des serpents. Une coronelle lisse a été observée sur la commune de Sore, lors d’une campagne de prospection par des bénévoles naturalistes du Club Biodiversité de la Maison de la nature du bassin d’Arcachon.

« L’objectif est de mieux connaître les espèces du territoire », précise William Caudron, chef de projet au Parc naturel régional des Landes de Gascogne, également formé et spécialisé en herpétofaune, la science naturaliste de reconnaissance des amphibiens et des reptiles.

La rencontre a eu lieu vendredi 12 avril, lors d’une journée de repérage qui n’a pas été très fructueuse, hormis cette « belle trouvaille ». Car hormis ce spécimen de serpent, le groupe n’a croisé que des lézards des murailles. « Il faisait trop chaud, les serpents ont besoin de thermoréguler. Alors comme nous en plein été, ils se mettent à l’abri de la chaleur. »

Pas de crocs, pas de venin

« On a tendance à les confondre avec des vipères », décrit le spécialiste. Les grands individus mesurent jusqu’à 90 centimètres de long. Ils mangent des petits lézards ou d’autres petits serpents. Les serpents n’ont ni crocs ni venin, la coronelle lisse tue ses proies par constriction. »

La présence de « Coronella austria » sur le territoire des Landes de Gascogne est connue, mais sur les 360 000 hectares du parc, il reste encore à la rencontrer. « Elle est difficile à observer. Il apprécie les landes humides et les environnements frais. » Cette rencontre est donc « une très bonne donnée » pour William Caudron. « De manière générale, au cœur du massif forestier landais, il existe des lacunes en matière de prospection et de connaissances. » Le but de la sortie était de former les volontaires pour qu’ils puissent eux-mêmes rechercher des espèces et enregistrer leurs observations (1).

Tous les reptiles sont désormais protégés, rappelle le spécialiste. « Les gens ne sont pas très bien entraînés à différencier les serpents des vipères, ce qui est un vrai problème puisque ce sont des espèces plutôt en déclin démographique. Les serpents imitent les vipères en pliant la tête en triangle. Il faut regarder la pupille de l’œil, fendue comme chez le chat pour la vipère, et ronde pour le serpent. Ou les écailles sur la tête. Chez les serpents, nous avons 9 plaques, et chez les vipères, beaucoup de petites. »

Rencontres rares et peu conflictuelles

Conscient de l’aversion commune des hommes pour les serpents, William Caudron explique : « Les serpents sont des animaux très discrets, très sauvages, qui ont surtout peur de nous car nous sommes pour eux de grands prédateurs. Ils ont tendance à nous fuir. » Les rencontres frontales entre un humain et un serpent sont assez rares et généralement peu conflictuelles, le serpent fuira.

« Il n’y a que le serpent vert et jaune, le plus répandu sur notre territoire, qui peut facilement atteindre 1,60 m, ce qui a tendance à chercher à nous faire peur. Elle n’a pas de venin, elle va souffler très fort pour impressionner et nous faire partir. »

A noter enfin qu’il existe le dispositif SOS serpents d’Aquitaine (par téléphone au 06 40 98 42 04 ou par mail à [email protected]), pour contacter un réseau de bénévoles qui l’accompagnent en cas de problème avec un serpent dans son jardin ou sa maison. « Si nous apprenons comment fonctionne la vipère, nous pouvons éloigner ce danger de notre vie quotidienne et nous pouvons être ensemble sans souci. » Le PNRLG propose chaque année des formations d’observation aux résidents. Ce fut le cas le week-end dernier à Louchats (33).

(1) Via la base de données publique de l’Observatoire de la Faune, ou la base de données privée, comme celle de la LPO, Faune Nouvelle Aquitaine.

 
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