Le brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur (Bafa) a été délaissé par les jeunes ces dernières années, comme l’explique Émilie Kuchel, chargée de la politique éducative de la Ville de Brest : « Nous observons une baisse de la mobilisation à l’échelle nationale. échelle après covid’. Ce certificat, accessible dès 16 ans, permet d’encadrer les enfants et adolescents dans des centres de loisirs, des colonies de vacances ou à l’école.
Mais la formation peut être dissuasive : elle comprend trois phases, entre la session de formation générale, un stage pratique dans une structure accueillant des mineurs et une session d’approfondissement. Le prix dépend de l’organisme de formation, mais il faut compter entre 500 € et parfois plus de 1 000 €. Pour le financer, des aides existent, comme celle de 200 € accordée par la Caisse d’allocations familiales (Caf). Localement, les collectivités et certaines initiatives peuvent contribuer au financement.
Remobiliser les jeunes
A Brest, Francas Finistère, association engagée dans la formation des jeunes, souhaite remobiliser les jeunes autour de Bafa. Elle propose aux habitants des sept quartiers prioritaires de Brest (Bellevue, Kerangoff Loti, Keredern, Kérourien, Lambézellec Bourg, Pontanézen et Quélizervan Pontaniou) de passer le diplôme pour seulement 50 €. L’association a mis en place ce dispositif avec l’aide du contrat de ville. Au total, elle forme une quinzaine de jeunes par an. En plus de dix ans d’existence, le programme a permis de former « entre 200 et 250 personnes », estime Diane L’Herondelle, présidente de Francas Finistère. Face à une demande de plus en plus forte, la politique éducative de la Ville soutient cette année le dispositif : cela permettra de former deux fois plus de jeunes.
Pour s’inscrire, les jeunes doivent se rendre directement sur le site du Francas Finistère. L’association ouvre les dates de formation quelques mois avant. « Nous souhaitons qu’ils s’inscrivent pour prendre leurs responsabilités, cela fait partie du processus », explique Anthony Tremble Sarouda, chef de projet au sein de l’association.
Avec cette formation, l’objectif de Francas est de « sortir les jeunes de l’isolement, de leur permettre de s’émanciper et de prendre confiance en leurs capacités », énumère Anthony Tremble Sarouda. « Cela leur fait prendre conscience de ce dont ils sont capables. S’occuper des enfants leur montre qu’ils peuvent avoir des responsabilités, cela les responsabilise », explique Diane L’Hérondelle. Elle ajoute : « Au bout de quelques années, certains finissent par s’orienter vers d’autres métiers, devenir policier ou agent immobilier. »
« J’ai hâte de commencer le stage »
En cette première semaine des vacances d’avril 2024, les jeunes ont suivi une formation générale. «Ils sont courageux, car ils prennent leurs vacances pour venir faire les entraînements», félicite Anthony Tremble Sarouda. Même si Aziza, 18 ans, était déjà habituée à s’occuper des enfants, elle a trouvé de l’intérêt pour la formation : « J’ai beaucoup appris sur le rythme de l’enfant et ses besoins. » Parfait pour Mirgane, 21 ans, qui souhaite devenir animatrice sportive : “Ça m’a appris à comprendre les enfants.” Aziza conclut : « J’ai hâte de commencer le stage pratique. »
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