L’économie canadienne a perdu de son élan après un début d’année fulgurant, renforçant les attentes des économistes selon lesquelles la Banque du Canada est sur la bonne voie pour réduire les taux d’intérêt dans les mois à venir.
Statistique Canada a rapporté mardi que le produit intérieur brut réel a augmenté de 0,2 pour cent en février. Cela faisait suite à un gain de 0,5 pour cent en janvier.
« Le rapport sur le PIB d’aujourd’hui a confirmé nos attentes selon lesquelles la hausse de la production en janvier était temporaire et ne marquait en aucun cas un point d’inflexion pour le contexte de croissance au Canada qui reste très faible », a déclaré Claire Fan, économiste à RBC, dans une note client.
Pour l’avenir, l’agence fédérale affirme que son estimation préliminaire pour mars indiquait que le PIB réel était essentiellement inchangé pour le mois.
Selon les chiffres préliminaires, l’économie canadienne a connu une croissance annualisée de 2,5 pour cent au premier trimestre de 2024.
Bien que l’économie continue de croître, les économistes affirment que les dernières données renforcent l’idée selon laquelle la croissance est lente, car la hausse des taux d’intérêt pèse sur les décisions de dépenses des consommateurs et des entreprises.
Cela constituera probablement une bonne nouvelle pour la Banque du Canada, qui cherche des preuves continues que l’économie et l’inflation réagissent au resserrement de la politique monétaire.
Le gouverneur Tiff Macklem a déclaré plus tôt ce mois-ci que la banque centrale voyait déjà les conditions idéales pour commencer à abaisser son taux directeur de 5 pour cent. Mais il a déclaré qu’il souhaitait que ces conditions soient maintenues pour garantir que l’inflation se dirige effectivement vers l’objectif de 2% de la banque.
« La perte de dynamique à mesure que le trimestre avançait est le principal point à retenir de ce rapport. Cela exerce une pression supplémentaire sur la Banque du Canada pour qu’elle commence à réduire ses taux d’intérêt dès juin », a écrit Benjamin Reitzes, directeur général des taux canadiens et stratège macroéconomique de BMO.
La lenteur de l’économie canadienne est également évidente sur le marché du travail, où la création d’emplois a été inférieure à la croissance démographique. En mars, le taux de chômage a bondi à 6,1 pour cent.
Reitzes a toutefois averti dans sa note client qu’une baisse des taux en juin dépendait toujours des données sur l’inflation d’avril, qui devraient être publiées dans quelques semaines.
Le taux d’inflation du Canada s’est établi à 2,9 pour cent en mars, en légère hausse par rapport au mois précédent.
Le rapport de Statistique Canada publié mardi montre que 12 des 20 secteurs ont affiché une croissance en février.
Les industries productrices de services ont augmenté de 0,2 pour cent, aidées par le secteur du transport et de l’entreposage qui a augmenté de 1,4 pour cent, tandis que le transport ferroviaire a augmenté de 5,5 pour cent avec un retour à la normale après des températures glaciales en janvier dans l’Ouest canadien.
Le transport aérien a également augmenté de 4,8 pour cent en février, stimulé par la croissance des voyages internationaux alors que certaines compagnies aériennes ont augmenté leur capacité vers l’Asie.
Statistique Canada a déclaré que les industries productrices de biens étaient essentiellement inchangées.
Le secteur de l’extraction minière, de l’exploitation en carrière et de l’extraction de pétrole et de gaz a connu une croissance de 2,5 pour cent en février alors que l’extraction de pétrole et de gaz a augmenté de 3,3 pour cent, compensant en partie une contraction en janvier. Les industries extractives (à l’exception du pétrole et du gaz) ont augmenté de 1,9 pour cent.
Le secteur des services publics s’est contracté de 2,6 pour cent, tandis que le secteur manufacturier a chuté de 0,4 pour cent.
Ce rapport de La Presse Canadienne a été publié pour la première fois le 30 avril 2024.
