« Contrôle d’un type nouveau » ou « chasse policière » ? Des migrants refoulés des trains lors d’une opération de police dans les gares de Calais

« Contrôle d’un type nouveau » ou « chasse policière » ? Des migrants refoulés des trains lors d’une opération de police dans les gares de Calais
« Contrôle d’un type nouveau » ou « chasse policière » ? Des migrants refoulés des trains lors d’une opération de police dans les gares de Calais

200 migrants ont été refoulés des gares de Calais lundi 29 avril 2024 en début de soirée, à la suite d’une intervention coordonnée par la préfecture. Des contrôles qui devraient être répétés, selon les services de l’Etat, afin d’empêcher les exilés de rejoindre les plages d’où ils prennent tous les risques pour rejoindre l’Angleterre.

La préfecture a invité la presse sur le quai de la gare des Fontinettes au sud de la ville de Calais. Lundi 29 avril 2024, il est un peu avant 20 heures. Le temps doux ne laisse guère de doute : les migrants tenteront la traversée.

Un TER, venant de Dunkerque et à destination du Rang-du-Fliers, entre en gare. Accompagnés d’agents de la police municipale et nationale, des agents de la sécurité ferroviaire s’engouffrent à l’intérieur des trains et contrôlent les passagers. 200 migrants, de nationalités différentes, sont sommés de quitter le TER et sont priés de quitter la gare.

« Durant les périodes de météo favorable, on observe des flux particulièrement importants de personnes en situation irrégulière par chemin de fer pour rejoindre le littoral, indique Agathe Cury, sous-préfète de Calais. Lorsque vous êtes dans la ville de Calais, ils passent par la gare des Fontinettes et vice versa. Nous avons donc choisi d’être présents sur ces deux points et nous voyons bien l’utilité de ce nouveau double contrôle. L’opération est réussie, se félicite la préfecture.




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Entretien avec Agathe Cury, sous-préfète de Calais


©Flavien Bellouti / France Télévisions

Contrôler simultanément les passagers TER dans les gares de Calais, un “d’abord” indique le représentant de l’Etat. L’opération sera répétée “fréquemment”. Qu’en est-il des migrants qui retournent dans les rues de la ville ? “Il y a eu des contrôles qui consistaient à faire sortir du train les personnes qui n’étaient pas en possession de billets, le sous-préfet se justifie. Nous n’avons pas procédé à d’autres contrôles, mais c’est déjà beaucoup« . Pour les usagers du TER en premier, dont certains “Peut-être avons-nous peur de cette population qui augmente soudainement.” Mais aussi pour les personnels de la SNCF « qui a besoin de travailler dans des conditions paisibles et sûres ».

Le contrôle des trains régionaux qui desservent les communautés côtières n’est pas le fruit du hasard. Les TER sont utilisés quotidiennement par les migrants pour se rendre aux points de rendez-vous fixés par les passeurs sur les plages du littoral, de Dunkerque à la Baie de Somme. Face à ces «nouveau type de contrôles » comme l’explique la préfecture, les associations d’aide aux migrants évoquent, quant à elles, un « chasse policière ».

Dans un communiqué publié en fin de semaine dernière après le naufrage meurtrier du Wimereux qui a coûté la vie à 5 personnes dont une petite fille, le groupe interassociatif Human Rights Observers (HRO) dénonce ces contrôles dans les gares. Dernier exemple le vendredi 26 avril 2024, lorsqu’un groupe d’un «soixante personnes exilées» ont été “expulsé du premier train” à la gare des Fontinettes.

Les décès à la frontière sont utilisés pour justifier des politiques répressives avec pour seul résultat de mettre les populations encore plus en danger.

Communiqué de presse des Observateurs des Droits de l’Homme

Arrivé à la gare ville de Calais, ce même groupe a été de nouveau contrôlé dans un autre TER. “La police a d’abord trié les personnes dans le wagon selon leur apparence faciale avant d’entrer avec les pistolets à gaz pointés sur les gens et en tenant un chien par le collier prêt à être relâché”, indique HRO. Certains auraient même été “frappés par des policiers équipés de matraques”, poursuit le communiqué.

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Les migrants ont quitté paisiblement la gare des Fontinettes le lundi 29 avril 2024.

© Flavien Bellouti / France Télévisions

Interrogée sur le quai de la gare ce lundi 29 avril 2024, Agathe Cury a rappelé que « si un acte de violence est détecté, chaque citoyen peut intenter une action en justice. Lorsqu’il s’agit des forces de sécurité intérieure, elles peuvent saisir l’IGPN ou l’IGGN ». La sous-préfète indique qu’elle n’a pas été informée “des actes de violence”pour ces faits dénoncés par HRO.

Depuis le 1euh janvier 2024, au moins 15 migrants ont perdu la vie en essayant de traverser la Manche. En même temps, plus de 7 300 migrants ont réussi à atteindre l’Angleterre sur des bateaux de fortune selon le ministère de l’Intérieur britannique.

 
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