Ce que l’on sait de la loi Mayotte dont l’examen a été reporté à juillet

Ce que l’on sait de la loi Mayotte dont l’examen a été reporté à juillet
Descriptive text here

Dans une lettre adressée à Gérald Darmanin, l’ancien maire de Sada, président du parti Maoré solidaire, souligne son ” surprendre “ concernant le report de la date du 22 mai pour l’examen du projet de loi de Mayotte. « Encore une promesse non tenue de la part du gouvernement ! »

Date promise par le ministre de l’Intérieur le 11 février pour apaiser la colère des « forces actives », rassemblant des groupes de citoyens pour ériger des barrages routiers et protester contre l’immigration et l’insécurité. Mardi 23 avril, le ministère a expliqué ce report par une volonté des élus locaux de disposer de plus de temps pour la concertation.

Selon Hélène Pollozec, conseillère départementale de l’opposition, ce report vient d’une demande du président du conseil départemental, Ben Issa Oussen. “Cette décision a été prise unilatéralement” dénonce cet élu d’opposition. Nous ne savons pas quelles questions sont avancées ni comment elles sont défendues. » Interrogé à ce sujet, Ben Issa Ousseni n’a pas souhaité répondre à nos demandes.

Lire aussi : ÉDITORIAL. Mayotte, destination politique

« S’ils veulent à nouveau bloquer l’île, nous serons là »

Pour Yasmina Aouny, porte-parole des « forces vives », «C’est une grosse déception. » « En 2018 (lors du précédent mouvement social, NDLR), Des propositions nous ont déjà été faites mais rien n’est mis en place. C’est vraiment dommage de confondre les Mahorais avec des calendriers législatifs qui finissent par les épuiser. Pendant ce temps, la situation sur notre île empire. Les frontières ne sont pas suffisamment contrôlées et les gangs continuent d’opérer. »

La semaine dernière, les chauffeurs de bus ont exercé leur droit de retrait pour protester contre de nombreux incidents de jets de pierres. Le 10 avril, « 18 bus ont été visés, un record » selon le réseau de transport scolaire Transdev.

Depuis la semaine dernière, les heurts se multiplient également à proximité du stade Cavani. « Les délinquants viennent nous attaquer avec des barres de fer dans la nuit. Ils nous jettent des pierres, nous insultent. assure Jean-Marie Bugingo, un réfugié congolais, qui dort dans la rue, aux côtés de 200 personnes, depuis le démantèlement du camp de fortune où ils étaient installés, le 22 mars.

« La résilience des Mahorais est mise à l’épreuve, estime Yasmina Aouny. Si quelqu’un veut à nouveau bloquer l’île, nous serons là. Nous alertons les représentants pour qu’ils nous entendent et tout peut être fait pour éviter cela. »

Lire aussi : ENTRETIEN. « Les demi-mesures ne fonctionnent pas à Mayotte : arrêtons de tergiverser ! », défend le ministre

Une rubrique sur la question des mineurs

Le projet de loi de Mayotte sera donc finalement présenté aux élus du conseil départemental le 22 mai avant d’arriver en conseil des ministres. ” début juillet “, a indiqué le ministère de l’Intérieur et de l’Outre-mer, mardi 23 avril. Deux textes sont concernés. Le premier vise à supprimer le droit foncier.

Le deuxième dit “urgence pour Mayotte”, couvre quatre parties. Renforcer les moyens des forces de l’ordre dans la lutte contre l’immigration et la précarité, mais aussi dans le développement économique du territoire, notamment « contrôle des flux financiers à l’étranger ». L’évolution du statut de département vers un statut de département/région qui concernerait essentiellement l’augmentation du nombre d’élus et la modification du mode de vote, est également au programme. La dernière partie serait plus spécifique à la question des mineurs.

« Avec une moyenne d’âge de 17 ans et demi à Mayotte, il est essentiel de prendre en compte cette question. » souligne Hélène Pollozec.

25 000 jeunes sans formation, sans éducation ni emploi

La présidente de la mission locale, Farianti M’Dallah, appelle, de son côté, à prendre en compte la question de l’insertion sociale et professionnelle des jeunes dans le texte de loi. Selon elle, 13 000 jeunes sont inscrits dans la base de données de la Mission locale de Mayotte et 25 000 jeunes sans formation, sans scolarité ni emploi sont dénombrés dans le département. Et “La mise en place du fonds d’aide à la jeunesse (qui permet aux moins de 25 ans, non éligibles au RSA, de bénéficier d’une aide financière) est toujours attendue.”

Pour Hélène Pollozec, « une meilleure prise en charge des mineurs non accompagnés » doit également être une priorité. « Il y en a entre 4 000 et 7 000 dans la région. Beaucoup d’entre eux ne vont pas à l’école et il est très important d’inclure ceux qui sont les plus éloignés de l’éducation. Certains forment une bande et on se retrouve avec beaucoup de délinquants. Nous devons créer des conditions optimales pour les intégrer dans la société. »

Plus de policiers et gendarmes mahorais

Concernant le renforcement des moyens de la police, le conseiller départemental de l’opposition souligne que « Les syndicats de police et de gendarmerie réclament depuis longtemps que davantage de Mahorais travaillant en France métropolitaine s’installent à Mayotte. Il y a la barrière de la langue, l’adaptation au territoire et le fait que la reconnaissance des personnes recherchées serait peut-être plus efficace auprès des forces de l’ordre locales. souligne-t-elle.

Enfin, concernant le développement économique de l’île, Mayotte pourrait enfin se doter d’un grand port maritime et développer son aéroport. « Les Mahorais sont obligés de prendre l’avion pour étudier, travailler ou se faire soigner », insiste le conseiller départemental. Et comme tout territoire d’outre-mer, nous devons développer le tourisme. Mais nous sommes la destination la plus chère de la région… »

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV 130 cousins ​​de toute la France
NEXT une rue qui ressemble à une décharge