Rejeté comme Métis, un groupe veut être reconnu comme autochtone

Rejeté comme Métis, un groupe veut être reconnu comme autochtone
Rejeté comme Métis, un groupe veut être reconnu comme autochtone

« Notre organisme à but non lucratif se consacre à la défense des intérêts autochtones des descendants des résidents de Chicoutimi et de Tadoussac qui ont occupé les territoires historiques du Saguenay et de Charlevoix sans interruption depuis le contact », a déclaré André Tremblay, membre du conseil d’administration du CADR.

Cette dernière est depuis longtemps liée aux revendications de la Communauté métisse du Domaine-du-Roy et de la Seigneurie de Mingan (CMDRSM), qui a vu sa demande de reconnaissance historique rejetée par la Cour suprême en 2019.

Avec la nouvelle organisation, il revendique désormais le statut d’autochtone. « Notre communauté est en train de faire une revendication spéciale auprès du Canada pour faire reconnaître nos droits ancestraux et nos droits territoriaux », a-t-il ajouté, précisant que le processus a débuté il y a deux ans.

« Parallèlement aux démarches entreprises par la communauté, nos membres tentent de s’inscrire au registre indien. »

Le CADR a présenté une carte d’époque pour étayer ses affirmations. (Sophie Lavoie/Le Quotidien)

Contre le traité de Petapan

À l’époque, l’historienne Russel-Aurore Bouchard avait appuyé les revendications du groupe devant les tribunaux. Aujourd’hui, elle reprend le flambeau en se déclarant d’origine montagnaise. « Je suis autochtone, même si je ne figure pas sur les listes officielles d’Essipit ou de Mashteuiatsh », affirme-t-elle.

Ce sont les revendications du traité de Petapan, proposé par Mashteuiatsh et deux autres communautés innues, qui l’ont amenée à relancer ses recherches sur le sujet.

L’historienne croit que le chef de Mashteuiatsh se trompe en affirmant que le territoire ancestral de sa communauté s’étend jusqu’à Saint-Fulgence. Elle croit que ce sont plutôt les Chicoutimiens qui occupaient les rives de la rivière Saguenay, jusqu’à la rivière Sainte-Marguerite, où se trouvaient alors les Tadoussaciens.

Selon cette dernière, le traité de Tadoussac démontrerait les droits ancestraux de ces deux communautés, selon l’étude qu’elle a réalisée sur le sujet.

« Les gens de Chicoutimi et de Tadoussac sont toujours chez eux et il n’est pas question que nous soyons dépouillés de nos droits ancestraux et de la propriété de notre territoire ancestral », a-t-elle déclaré, demandant aux communautés innues de retirer ces territoires du traité Petapan.

Russel-Aurore Bouchard s’identifie comme autochtone, même si elle ne figure pas sur les listes officielles de Mashteuiatsh et d’Essipit. (Sophie Lavoie/Le Quotidien)

Il n’a pas été possible de poser des questions plus précises sur les affirmations du CADR car la conférence de presse diffusée en ligne s’est terminée rapidement et les intervenants n’ont pas répondu à une demande d’interview.

Des affirmations difficiles à prouver

« Il n’existe aucun document lié au traité de Tadoussac », affirme Denys Delâge, professeur émérite au département de sociologie de l’Université Laval et spécialiste des questions autochtones. Seule une lettre envoyée par James Murray au premier ministre britannique William Pitt fait mention d’un traité signé entre les Innus et les Britanniques, mais cette lettre ne fait pas mention d’un document signé avec les colons associés à la traite des fourrures de Tadoussac et de Chicoutimi.

Denys Delâge reconnaît la force de caractère de Russel-Aurore Bouchard, tout en soulignant que son travail historique n’est pas toujours rigoureux. « Il y a eu beaucoup de mariages mixtes entre colons et autochtones, mais je ne vois pas comment on peut justifier l’émergence d’une nouvelle communauté innue à Chicoutimi ou à Tadoussac », dit-il.

Mashteuiatsh n’a pas commenté les allégations du CADR. La communauté innue a toujours nié l’existence d’une communauté métisse dans le passé ou d’autres communautés autochtones ayant des droits sur le Nitassinan.

 
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