LLe budget initial 2024 adopté mercredi 3 avril (vote de l’opposition) est équilibré en recettes et dépenses à hauteur de 52,24 millions d’euros. En grandes masses, la section opérationnelle devrait être de 33,79 millions. Les impôts (21,97 millions, soit +3,66%) constituent 77,13% des recettes réelles. « Ce chapitre assure le cadre central et l’équilibre budgétaire », a souligné Jean-Baptiste Maïtia. L’adjoint aux finances a d’ailleurs fait part du maintien des taux d’imposition cette année, après la hausse de 2023. L’incertitude demeure néanmoins sur les droits de mutation, en raison de la crise immobilière persistante.
Arnaud Derumaux (au centre) estime que la Ville aurait dû procéder différemment pour augmenter le potentiel fiscal.
DO
Au niveau des charges de fonctionnement, les frais généraux (entretien du patrimoine, fluides, cotisations d’assurance) s’élèvent à 6,76 millions. Les frais de personnel représentent 14,86 millions (+0,58%). La section investissement s’élève à 18,44 millions. Parmi les projets prévus, on notera la restructuration des locaux de Pinsan en espace de loisirs sportifs, l’aménagement d’une deuxième salle de cinéma, la fin des travaux du centre technique municipal, etc. Un prêt provisionnel de 1,5 million est envisagé.
Dette
Pour l’élu d’opposition Arnaud Derumaux, la hausse des impôts en 2023 n’était pas nécessaire. D’autant que la revalorisation des assiettes fiscales corrélée à l’inflation a déjà permis de créer les marges de manœuvre nécessaires. Il aurait jugé plus opportun d’agir sur la « nature des familles » accueillies à Eysines. Et d’expliquer : « Il y a des choses que vous prenez avec une fatalité comme si votre politique depuis 2008 n’avait aucun impact. Exemple, la population augmente mais le potentiel fiscal (32,5 millions) est strictement le même entre le compte administratif 2023 et le budget initial 2024. En clair, la baisse des revenus pour les uns et la hausse des revenus pour les autres se neutralisent. »
« Vous êtes le nouveau Sylvain Mirouf des finances publiques »
Après cela, Arnaud Derumaux a déploré la libération tardive de certaines promesses comme la salle de sport Carès-Cantinolle, et a pointé l’augmentation de la dette. Il regrette que la communauté ne consacre que 1% de son budget au développement économique. Enfin, malgré « un potentiel fiscal qui n’augmente pas, un Etat qui se désengage et des subventions difficiles à obtenir, la masse budgétaire est passée de 48 à 52 millions entre 2023 et 2024. Vous êtes le nouveau Sylvain Mirouf des finances publiques. »
Logement
Christine Bost crie à la caricature. « Ce que vous dites sur le potentiel fiscal est assez simple. Enfin, vous souhaitez que nous modifiions le niveau de diversité dans la municipalité. Que signifie jouer sur la structure des CSP ? Arrêter de produire des logements sociaux locatifs alors qu’il manque 40 000 places dans la métropole bordelaise. « Augmenter le nombre d’assujettis : plus de propriétaires et moins de locataires », dit-elle.
Concernant le soutien à l’économie, « vous connaissez très bien le code général des collectivités », poursuit-elle. Vous savez que les municipalités n’ont pas le droit de le faire. Outre la création d’un service économie-emploi, l’accompagnement des employeurs et l’encouragement au développement des zones d’activités, ce que nous faisons déjà. » Enfin, sur la supposée augmentation de la dette, la maire n’est pas d’accord : « C’est moins important aujourd’hui qu’à la fin du mandat précédent (18 millions) », dit-elle, priant son adversaire « d’arrêter de dire des bêtises ».
