Thierry Tissot, l’envolée d’un supporter canari pas comme les autres

Thierry Tissot, l’envolée d’un supporter canari pas comme les autres
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Place E4 p219 est orpheline de son fidèle abonné. Ses voisins ne verront plus son sourire contagieux et ne l’entendront plus jurer à chaque centre manqué. Les membres d’Activ Nantes ne pourront plus s’arrêter à côté de leur SUV, garé sur le parking de la Beaujoire, pour échanger quelques mots, obtenir une place ou poser des questions. Le FC Nantes et ses supporters pleurent la mort de Thierry Tissot ce dimanche. Le président d’Activ Nantes, âgé d’à peine 50 ans, a fini par perdre son bras de fer face à ce foutu crabe. Mais son énergie, pour fédérer, organiser le mouvement de centaines de supporters tous les quinze jours et œuvrer au retour d’un club aux valeurs d’antan lui survivra.

Le FC Nantes et Thierry, une histoire d’amour commencée enfant

L’homme était un fan de Lewis Hamilton, »personne n’est parfait», lui a rappelé son fils. Il était avant tout un être à part, un visage familier, un infatigable serviteur des habitués des allées du stade Louis-Fonteneau. Ces dernières semaines, l’abonné 109.971 avait déserté le siège qui le soutenait depuis si longtemps. des années, à bout de forces, et son absence avait été remarquée. En témoigne la banderole déployée par les supporters canaris en seconde période à Lorient, le 24 février : Thierry le BL pense à vous ! Cette attention et le flot de messages qui lui parvenaient alors avaient fait couler quelques larmes. Aujourd’hui, ce sont les nôtres qui ruissellent, en même temps que la gorge se serre et que la tête tremble comme si elle ne voulait pas y croire.

Cet informaticien était tombé amoureux des enfants Jaunes. Il faisait partie de ceux qui avaient assisté au premier sacre du groupe chez Henri Michel et Maxime Bossis en Coupe de France, en 1979 au Parc-des-Princes. “Au retour en train, nous n’avons pas eu le temps d’acheter un billet car les guichets étaient fermés et il avait peur que nous ayons une amende.», raconte sa mère, pharmacienne historique au FC Nantes, 2 rue de Talensac. Depuis la gifle de 1983 face au Paris-Saint-Germain, il s’était juré de ne jamais revenir voir le FC Nantes s’il atteignait la finale. Et puis arrive 2022, la magie Jaune au Stade de France qui le convainc de refaire le déplacement après avoir magistralement organisé le transport de plusieurs centaines d’aficionados. “Heureusement, nous, les supporters, avions déjà joué notre match et avons montré la force qu’il y avait à Nantes.», me confiait-il quelques minutes après la déroute contre Toulouse.

La transmission et le collectif comme valeurs cardinales

Convaincu que ce FC Nantes, propriété de Waldemar Kita, n’était qu’une sombre parenthèse dans la grande histoire de la Maison Jaune qui a fêté ses 80 ans l’an dernier, Thierry Tissot est un des premiers à rejoindre le Collectif de Nantes. Au fil des rencontres, il retrouve des amis et des joueurs qu’il adore, Mickaël Landreau en tête. L’ex-capitaine emblématique de Nantes lui avait même offert un de ses maillots de l’équipe de France que Thierry Tissot s’est empressé d’encadrer et d’accrocher dans le salon. L’homme était nostalgique du FC Nantes d’Arribas, Suaudeau et Denoueix. Mais il n’était pas de ceux qui criaient constamment que les choses allaient mieux avant. Non, il a retroussé ses manches pour que demain soit encore meilleur qu’hier, sous les yeux de son avenir, de ses deux enfants qui étaient aussi abonnés.

Il aura fait passer Activ Nantes d’une association moribonde et dépassée à la première en nombre d’adhérents en l’espace de quelques années. Il était également devenu une voix familière pour tous les auditeurs de France Bleu Loire Océan, les soirs de match. Son humour, aussi acerbe que piquant, que l’on prenait plaisir à écouter, aurait pu lui valoir une chronique hebdomadaire : «le salon Tissot ». La passion avec laquelle il a raconté la Maison Jaune nous a enlevé quelques rides et nous a rempli d’une certaine émotion. Thierry Tissot laisse un grand vide, un silence assourdissant. Il part rejoindre ceux qui ont fait la grande histoire du FC Nantes. Parce qu’il en fait aussi partie.

A Jean-Marie son père, Aline sa mère, Isabelle sa sœur, Amaury et Emilie ses enfants, France Bleu Loire Océan leur présente ses plus sincères condoléances. Au revoir Thierry, au revoir mon ami.

 
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