La Grèce a restitué jeudi 19 décembre à la Turquie un trésor de plus d’un millier de pièces d’argent anciennes. Il s’agit du premier transfert de ce type entre les deux pays, voisins et rivaux historiques.
Selon la ministre grecque de la Culture, Lina Mendoni, ces «1 055 pièces d’argent« avait été saisi par les douaniers grecs à la frontière terrestre avec la Turquie en 2019. »Ils avaient été importés illégalement», a souligné la ministre lors d’une cérémonie officielle au Musée numismatique d’Athènes, en présence de son homologue turc, Mehmet Nuri Ersoy qui a souligné qu’il s’agissait du premier rapatriement de ce type depuis la Grèce.
Ces pièces faisaient partie d’un stock caché en Asie Mineure, dans la partie occidentale de la Turquie, entre la fin du Ve et le début du IVe siècle avant notre ère, selon des experts grecs et turcs. La plupart des pièces restituées à la Turquie étaient des tétradrachmes – de grandes pièces d’argent anciennes – frappées à l’origine à Athènes et largement utilisées dans l’est de la Méditerranée, a déclaré Vassiliki Stefanaki, expert en devises.
D’autres pièces proviennent de Chypre, des îles grecques d’Égine et de Milos et de villes d’Asie Mineure, de l’ancien royaume de Lydie ou de Phénicie. Cette restitution intervient quelques mois après qu’Ankara a publiquement soutenu Athènes dans sa longue bataille diplomatique pour récupérer les marbres du Parthénon exposés au British Museum de Londres.
Lors de la cérémonie de jeudi, Lina Mendoni a remercié la Turquie pour son soutien à la campagne grecque pour la restitution des marbres du Parthénon. Le British Museum soutient depuis longtemps que les marbres ont été retirés de l’Acropole d’Athènes par un décret royal accordé à Lord Elgin, l’ambassadeur britannique auprès de l’Empire ottoman. « Les Grecs sont particulièrement sensibles aux questions de rapatriement. Toutes les antiquités exportées illégalement, quel que soit le pays, doivent retourner dans leur pays d’origine“, vous avez Lina Mendon.
Mais en juin, Zeynep Boz, directrice du comité turc de lutte contre la contrebande, a déclaré lors d’une réunion de l’UNESCO à Paris qu’aucun document de ce type n’avait été trouvé dans les archives ottomanes. Sa déclaration était «décisif« en faveur de la position de la Grèce, a souligné le ministre grec.
Zeynep Boz, qui était également présente à la cérémonie de restitution des pièces jeudi 19 décembre, a déclaré à l’AFP que la restitution des pièces par la Grèce n’était pas liée à son intervention en juin. Le retard de cinq ans depuis leur saisie est dû à la procédure adéquate suivie par la justice grecque avant d’autoriser le rapatriement des documents, a-t-elle expliqué.