La Cour suprême américaine préserve le plein accès à la pilule abortive – 13/06/2024 à 23h06 – .

La Cour suprême américaine préserve le plein accès à la pilule abortive – 13/06/2024 à 23h06 – .
La Cour suprême américaine préserve le plein accès à la pilule abortive – 13/06/2024 à 23h06 – .

Une boîte de mifépristone (RU 486), utilisée dans près des deux tiers des avortements aux Etats-Unis, lors d’une manifestation devant la Cour suprême, le 26 mars 2024 à Washington (AFP / Drew ANGERER)

La Cour suprême des États-Unis a rétabli jeudi le plein accès à la pilule abortive, que les plus farouches opposants à l’avortement voulaient restreindre, mais le président Joe Biden a appelé à ne pas baisser la garde face à leurs attaques.

Dans leur jugement unanime, les neuf juges du tribunal à majorité conservatrice nient « l’intérêt à agir », condition pour engager une action en justice, des plaignants – des associations de médecins ou praticiens hostiles à l’avortement qui ne prescrivent ni n’utilisent l’avortement. pilule de mifépristone, utilisée dans la majorité des avortements dans le pays.

Ils annulent donc la décision d’appel, qu’ils avaient de toute façon suspendue.

Une cour d’appel, composée de juges ultraconservateurs, avait rétabli en 2023 plusieurs des restrictions d’accès à la mifépristone, une pilule utilisée pour les avortements médicamenteux, levées par l’Agence américaine des médicaments (FDA) depuis 2016.

“Les plaignants n’ont pas démontré que l’assouplissement des règles de la FDA leur serait probablement préjudiciable en fait”, a écrit dans sa décision, au nom de la Cour suprême, le juge Brett Kavanaugh.

« Pour cette raison, les tribunaux fédéraux ne constituent pas le moyen approprié pour répondre aux préoccupations des plaignants concernant les actions de la FDA », ajoute-t-il, soulignant qu’ils peuvent les renvoyer au pouvoir exécutif ou législatif.

Le président démocrate Joe Biden, qui a fait de la protection du droit à l’avortement un axe de sa campagne pour l’élection de novembre contre son prédécesseur républicain Donald Trump, a pris acte de la décision mais a souligné que “le combat continue”.

“Cette décision ne change rien au fait que des millions d’Américains vivent aujourd’hui sous de cruelles interdictions d’avortement à cause de Donald Trump”, a ajouté sa vice-présidente Kamala Harris. « Ni les menaces sur les avortements médicamenteux », a-t-elle ajouté.

La Cour suprême des États-Unis, à Washington, le 13 juin 2024 (AFP / SAUL LOEB)

Par son arrêt historique de juin 2022 annulant la garantie fédérale du droit à l’avortement, la Cour suprême a donné toute latitude aux États pour légiférer dans ce domaine. Depuis, une vingtaine ont interdit l’avortement (interdiction volontaire de grossesse), qu’il soit pratiqué par voie médicamenteuse ou chirurgicale, ou l’ont strictement encadré.

Donald Trump se targue d’avoir, par ses nominations de trois juges conservateurs à la Cour suprême, permis le renversement de jurisprudence de juin 2022.

– “Prêt à tout” –

L’Institut Guttmacher, un centre de recherche pro-avortement avec des études faisant autorité, s’est dit “soulagé” que la Cour suprême ait rendu “la seule décision raisonnable” possible sur la mifépristone, mais a déploré que cette plainte “de mauvaise foi et sans fondement factuel ou scientifique”. base » n’a pas été rejetée bien avant.

« Nous devons rester vigilants. Le mouvement anti-avortement poursuit sans relâche son objectif d’interdire l’avortement à l’échelle nationale », a ajouté Destiny Lopez, co-présidente de l’Institut Guttmacher.

Des militants pro-avortement devant la Cour suprême des États-Unis, le 15 avril 2023 à Washington (AFP / ANDREW CABALLERO-REYNOLDS)

La présidente du Center for Reproductive Rights, Nancy Northup, a salué la décision, mais a également déclaré que « cette affaire sans fondement n’aurait jamais dû aller aussi loin ».

“Malheureusement, les attaques contre les pilules abortives ne s’arrêteront pas là”, a-t-elle prévenu, soulignant que le mouvement anti-avortement était “prêt à tout pour en bloquer l’accès”.

L’organisation chrétienne conservatrice Alliance Defending Freedom (ADF), qui représentait les plaignants, s’est dite « déçue que la Cour ne se soit pas prononcée sur le bien-fondé des actions illégitimes de la FDA », mais a réaffirmé que les dérogations aux règles décidées par l’agence mettaient en danger la vie des femmes. santé.

Invoquant des risques potentiels écartés par un consensus scientifique, la décision d’appel, si elle était confirmée, aurait réduit la limite de dix semaines de grossesse à sept, interdit l’envoi des comprimés par la poste et rendu à nouveau obligatoire la livraison des comprimés. . prescription exclusivement par un médecin.

Près des deux tiers des avortements (63 %) aux États-Unis en 2023 ont été pratiqués médicalement, selon l’Institut Guttmacher.

Sur un autre front dans la bataille pour les droits reproductifs, les sénateurs républicains ont bloqué jeudi un projet de loi démocrate visant à protéger l’accès à la fécondation in vitro (FIV).

“Les amis de Trump au Sénat montrent une fois de plus qu’ils ne reconnaissent pas le droit fondamental des femmes à prendre des décisions concernant leur santé et leur propre corps”, a réagi Kamala Harris.

 
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