42 morts dans un nouveau massacre, près de 150 depuis début juin

42 morts dans un nouveau massacre, près de 150 depuis début juin
42 morts dans un nouveau massacre, près de 150 depuis début juin
Sur les lieux d’un marché attaqué et incendié par des rebelles islamistes présumés des Forces démocratiques alliées (ADF), dans le village de Masala, à l’est de la République démocratique du Congo, le 9 juin 2024. GRADEL MUYISA MUMBERE / REUTERS

Le bilan des tueries attribuées au groupe des Forces démocratiques alliées (ADF), affilié à l’organisation État islamique, dans l’est de la République démocratique du Congo, s’est encore alourdi jeudi 13 juin, avec 42 personnes tuées dans une nouvelle attaque.

Le colonel Alain Kiwewa Mitela, administrateur du territoire de Lubero, où se sont déroulés les événements, dans la région de Beni, a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) que 42 corps avaient été retrouvés après cette tuerie survenue dans la nuit de mercredi à jeudi. .

Ce nouveau massacre porte à près de 150 le nombre de personnes tuées par les ADF dans le nord de la province du Nord-Kivu depuis le début du mois, selon les données des autorités locales et de la société civile.

Les ADF, à l’origine des rebelles ougandais majoritairement musulmans, sont établis depuis le milieu des années 1990 dans l’est de la RDC, où ils ont tué des milliers de civils. Ces dernières semaines, ils ont multiplié les attaques contre des villages, des voyageurs et des centres de santé, le plus souvent pillés.

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Concernant le dernier massacre, le président de la société civile sur place, Seba Paluku, avait précédemment déclaré à l’AFP avoir dénombré 41 corps, dont certains “attaché” Et “décapité”. «Je suis parti avec les militaires sur les lieux du drame»il expliqua. « Les corps gisent toujours au sol, il n’y a aucun moyen de les transporter car les véhicules ne peuvent pas les atteindre. »

Samuel Kakule, président de la société civile de Mangurujipa, ville proche du lieu de l’attaque, a déclaré avoir été informé mercredi de « la présence de l’ennemi ADF ». Plus tard, “ils ont tiré sur la population pacifique et les premières victimes ont commencé à arriver à l’hôpital”il a dit.

Une quinzaine d’attaques en dix jours

Du 1er au 11 juin, l’organisation État islamique a revendiqué une quinzaine d’attaques contre des villages et des routes proches de Beni. Ils affirment avoir tué 125 personnes, presque exclusivement des civils. Léon Siviwe, chef administratif de Beni-Mbau, a fait le bilan d’au moins 109 personnes tuées dans des attaques attribuées aux ADF au cours de la première décade de juin. Une source sécuritaire a déclaré sous couvert d’anonymat avoir dénombré 138 décès sur la même période.

Les ADF ont prêté allégeance en 2019 à l’EI, qui les présente comme son allié. « province d’Afrique centrale » (Iscap), et sont également accusés d’attaques récentes sur le sol ougandais.

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Fin mai, les autorités de la région de Béni, au nord de la province du Nord-Kivu, ont lancé un appel urgent au gouvernement face à l’intensification des attaques meurtrières.

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« Notre population en a marre d’enterrer chaque jour » civils, a déclaré à l’AFP Léon Kakule Siviwe, chef du secteur Beni-Mbau. « Nous lançons un vibrant appel aux autorités du pays et leur demandons de nous aider à rétablir la paix », a-t-il ajouté, évaluant le nombre de décès à trois vendredi puis quatre samedi. Une dizaine de personnes sont également portées disparues, a-t-il précisé.

Fin 2021, Kampala et Kinshasa ont lancé contre eux une opération militaire conjointe, baptisée « Shujaa », sans parvenir pour l’instant à mettre un terme à leurs exactions. « Sans parvenir à neutraliser les ADF, ces opérations les dispersent profondément en territoire congolais où ils s’en prennent aux civils »a expliqué à l’AFP Reagan Miviri, chercheur à l’institut congolais Ebuteli.

Le Monde avec l’AFP

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