Privé de majorité absolue lors des dernières élections fin mai, l’ANC, premier parti sud-africain, a annoncé jeudi 13 juin avoir trouvé un accord avec plusieurs partis en vue de la formation d’un gouvernement de coalition.
« Nous sommes parvenus à un accord commun sur la nécessité de travailler ensemble », a déclaré le secrétaire général de l’ANC, Fikile Mbalula, lors d’une conférence de presse, à la veille de la première session du nouveau Parlement. La coalition doit « graviter autour du centre », après un rejet de l’accord par les partis de gauche, a-t-il déclaré, et donner naissance à un gouvernement d’union nationale. L’accord devrait permettre la reconduction du président Cyril Ramaphosa pour un second mandat lors de la session parlementaire de vendredi au Cap.
Selon Mbalula, la coalition comprend l’Alliance démocratique (DA) de centre-droit, le Parti nationaliste zoulou Inkatha (IFP), le petit Mouvement démocratique uni de centre-gauche et le FF Plus, un parti identitaire blanc. Les combattants de la gauche radicale Economic Freedom Fighters (EFF) ont été exclus de l’accord, a déclaré M. Mbalula. Non évoqué par M. Mbalula, le parti de l’ex-président Jacob Zuma, uMkhonto weSizwe (MK), arrivé troisième aux élections, n’a pas non plus soutenu cet accord.
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L’ANC s’essouffle
Le MK, qui a annoncé son intention de déposer un recours en justice, conteste la validité des résultats des élections législatives et dénonce des irrégularités. Ses 58 députés prévoient de boycotter la séance d’ouverture du nouveau Parlement.
D’autres petits partis, dont le parti de centre-gauche Rise Mzansi, ont accepté de rejoindre le gouvernement, mais avec des réserves, a ajouté le secrétaire général.
Depuis l’avènement de la démocratie post-apartheid il y a trente ans, l’African National Congress, ANC, parti historique de Nelson Mandela, détenait la majorité absolue et élisait un président dans ses rangs. Mais l’ancien mouvement de libération, affaibli par la corruption et de mauvais résultats économiques, a vu ses soutiens s’effondrer lors des élections du 29 mai, qui ne lui ont donné que 40 % des voix, soit 159 sièges sur 400.
En Afrique du Sud, le président est choisi parmi les députés lors d’un scrutin secret de l’Assemblée nationale. Il doit ensuite choisir les ministres qui formeront l’exécutif à Pretoria.
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