L’ancien président iranien Ebrahim Raïssi, décédé dans un accident il y a un mois, est lié par un expert de l’ONU à un “génocide” en 1988. Dans un rapport publié mercredi à Genève, il appelle à mettre fin à l’impunité des autres responsables.
En décembre dernier, Ebrahim Raïssi avait renoncé à venir en Suisse après avoir porté plainte contre lui pour crimes contre l’humanité. Trois opposants avaient réclamé son arrestation, soutenus par plus de 350 personnalités de différents pays.
Membre d’une commission chargée de décider qui serait tué, Ebrahim Raïssi serait responsable de la mort de milliers d’opposants en 1988. Il était alors procureur général adjoint de la province de Téhéran.
Le rapporteur spécial de l’ONU sur l’Iran, Javaid Rehman, qui ne s’exprime pas au nom de l’organisation, dénonce « les pires et les plus horribles violations des droits de l’homme ». «Des hauts responsables ont été de connivence, ont conspiré et ont activement planifié, ordonné et perpétré des crimes contre l’humanité et un génocide contre des ressortissants de leur pays», affirme-t-il.
Il accuse la commission dont Ebrahim Raïssi était membre de « meurtres de masse » et d’« exécutions sommaires, arbitraires et extrajudiciaires ». Parmi les crimes contre l’humanité qu’il dénonce figurent le meurtre, l’extermination, la torture, la persécution et les disparitions forcées.
“Ceux qui ont commis des crimes contre l’humanité dans les années 1980 et après doivent être poursuivis”, déclare le rapporteur spécial. Certains d’entre eux sont toujours au pouvoir, dit-il. La mort de l’ex-président ne doit pas conduire à un déni de justice et de réparations pour la population iranienne, affirme-t-il.
/ATS
