En Afrique du Sud, l’ANC parvient à un accord de gouvernement de coalition

En Afrique du Sud, l’ANC parvient à un accord de gouvernement de coalition
En Afrique du Sud, l’ANC parvient à un accord de gouvernement de coalition

Vers un second mandat pour Ramaphosa

L’accord devrait permettre la reconduction du président Cyril Ramaphosa pour un second mandat lors de la session parlementaire de vendredi au Cap.

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Selon Fikile Mbalula, la coalition comprend l’Alliance démocratique (DA) de centre-droit, le Parti nationaliste zoulou Inkatha (IFP), le petit Mouvement démocratique uni de centre-gauche et le FF Plus, un parti identitaire blanc.

Les combattants de la gauche radicale Economic Freedom Fighters (EFF) ont été exclus de l’accord en raison de l’absence d’accord lors des discussions avec leur leader Julius Malema, a déclaré Fikile Mbalula.

Le parti de l’ancien président Jacob Zuma, uMkhonto weSizwe (MK), arrivé troisième aux élections, n’est pas non plus impliqué. Selon Fikile Mbalula, les discussions vont se poursuivre avec cette formation. Mais le MK, qui a annoncé son intention de déposer un recours en justice, conteste la validité des résultats des élections législatives et dénonce des irrégularités. Ses 58 députés envisagent de boycotter la session inaugurale du Parlement.

« Impérialisme » et « arriération »

Depuis l’avènement de la démocratie post-apartheid il y a 30 ans, l’African National Congress, ANC, le parti historique de Nelson Mandela, détenait la majorité absolue et élisait un président parmi ses rangs. Mais l’ancien mouvement de libération, affaibli par la corruption et de mauvais résultats économiques, a vu ses soutiens s’effondrer lors des élections du 29 mai, qui ne lui ont donné que 40 % des voix, soit 159 sièges sur 400.

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En Afrique du Sud, le président est choisi parmi les députés lors d’un scrutin secret de l’Assemblée nationale. Il doit ensuite choisir les ministres qui formeront l’exécutif à Pretoria.

L’ANC a invité « tout le monde à participer » au gouvernement, a souligné Fikile Mbalula. Mais rapprocher les points de vue entre le DA, dirigé par des Blancs et favorable à l’économie de marché, avec 87 députés, et l’EFF, qui dispose de 39 sièges et fait campagne pour nationaliser les terres et les entreprises, s’est avéré être un défi.

Lors d’une conférence de presse jeudi, l’ancien leader de la jeunesse de l’ANC, Julius Malema, a déclaré que son parti n’était pas opposé à une large coalition et qu’il aurait voté pour le candidat de l’ANC à la présidentielle si la présidence ou la vice-présidence de l’Assemblée lui avait été accordée. Mais il a dénoncé l’alliance avec le DA et le FF plus. “Cela représente l’impérialisme, le racisme et la suprématie blanche, le retard”, a-t-il fustigé.

Un homme d’affaires millionnaire

Cyril Ramaphosa, 71 ans, ancien syndicaliste devenu homme d’affaires millionnaire, a accédé au pouvoir en 2018 après que Jacob Zuma ait été évincé du pouvoir sur fond d’accusations de corruption. Autrefois décrit par Nelson Mandela comme l’un des dirigeants les plus doués de sa génération, il a joué un rôle clé dans les négociations qui ont mis fin à l’apartheid au début des années 1990. Promettant une nouvelle ère pour l’Afrique du Sud, il a, selon ses détracteurs, déçu les attentes, avec notamment un chômage au plus haut.

Le basculement au centre négocié dans le cadre de l’accord de coalition pourrait nuire encore davantage à sa popularité, notamment dans les rangs de l’ANC, à l’ADN progressiste de gauche. Durant les négociations, la perspective d’une alliance avec le DA a alimenté les divisions et le mécontentement parmi les responsables du parti. Selon les observateurs, les députés de l’ANC pourraient voter contre M. Ramaphosa vendredi, couverts par le secret du vote.

 
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