Plus de 33 millions de Nigérians auront faim en 2025

Plus de 33 millions de Nigérians auront faim en 2025
Plus de 33 millions de Nigérians auront faim en 2025
Plus de 33 millions de Nigérians auront faim en 2025

Plus de 33 millions de Nigérians souffriront de la faim l’année prochaine, un chiffre en forte augmentation à mesure que les prix des denrées alimentaires montent en flèche et exacerbent les effets de la guerre et du changement climatique, selon un rapport publié vendredi.

Le rapport « Cadre Harmonisé », rédigé par des responsables nigérians, des agences des Nations Unies et de grandes ONG humanitaires, fait le point deux fois par an sur la situation nutritionnelle dans 26 États en crise du nord et du centre du Nigeria.

Selon les chiffres les plus récents, 25,1 millions de Nigérians sont déjà confrontés à une « insécurité alimentaire aiguë », même au plus fort de la saison des récoltes de cette année, à la suite des inondations et de la flambée des prix.
Ce chiffre devrait passer à 33,1 millions l’année prochaine, car l’effondrement du naira (la monnaie du Nigeria) fait encore grimper les prix des importations alimentaires et la fin des subventions aux carburants rend leur livraison et leur distribution coûteuses. .

“Environ 5,4 millions d’enfants et près de 800.000 femmes enceintes ou allaitantes risquent de souffrir de malnutrition sévère ou de dégénérescence dans six des Etats les plus touchés”, souligne un communiqué du Programme alimentaire mondial (PAM). « Parmi eux, environ 1,8 million d’enfants pourraient souffrir de malnutrition aiguë sévère et avoir besoin d’un traitement nutritionnel vital. »

Le nord-est du Nigeria est ravagé par des insurrections islamistes depuis 2009, et des gangs de bandits et de ravisseurs opèrent dans tout le nord du pays. Dans le même temps, le changement climatique et la déforestation ont rendu la région plus aride. La violence et la désertification ont également donné lieu à des rivalités parfois violentes entre communautés agricoles et bergers nomades.

Ces défis à long terme existent depuis longtemps, mais l’état de l’économie nigériane a joué un rôle dans la hausse des prix alimentaires. Le rapport cite la dévaluation continue de la monnaie nigériane par rapport au dollar et la décision prise l’année dernière par le président Bola Tinubu d’abolir une subvention au carburant vieille de plusieurs décennies. Un an plus tard, en juin 2024, l’inflation annuelle des prix alimentaires a atteint 40,9 %.

Selon le Bureau national des statistiques, le prix des haricots a grimpé de 282 % entre octobre 2023 et octobre 2024, et celui du riz cultivé localement de 153 %. Puis, le mois dernier, des pluies torrentielles et de graves inondations ont dévasté une partie du centre du Nigeria, dont 1,6 million d’hectares de terres agricoles, selon les estimations de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

« Les pertes annuelles combinées de production de maïs, de sorgho et de riz dans les zones inondées pourraient atteindre 1,1 million de tonnes. Cela permet de nourrir 13 millions de personnes pendant un an », précise le communiqué. Le gouvernement Tinubu a répondu aux pénuries alimentaires et à l’inflation en suspendant temporairement les frais de douane sur certaines importations.

Les Nations Unies ont exhorté les donateurs étrangers et le gouvernement nigérian à faire davantage pour endiguer la crise.

 
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