Le représentant républicain de Floride Byron Donalds, l’un des potentiels colistiers de Donald Trump, a participé mardi à Philadelphie à une activité destinée à convaincre l’électorat noir de la ville de voter pour l’ancien président. Lors de son discours, il a évoqué avec nostalgie l’époque de « Jim Crow », lorsque les Noirs des États du sud des États-Unis vivaient sous le joug de lois racistes.
« Vous voyez, pendant [l’époque] Jim Crow, la famille noire était unie. Sous Jim Crow, non seulement davantage de Noirs étaient conservateurs – les Noirs ont toujours été conservateurs d’esprit – mais davantage de Noirs votaient de manière conservatrice », a déclaré Donalds avant de contester le président démocrate Lyndon Johnson (1963-1969) et ses programmes sociaux. “Vous empruntez ce chemin, et nous y sommes aujourd’hui”, a-t-il ajouté.
Le leader de la minorité parlementaire, le représentant de New York, Hakeem Jeffries, a répondu à Donald au nom des démocrates :
« J’ai appris qu’un soi-disant leader avait fait une déclaration factuellement inexacte selon laquelle les Noirs étaient mieux lotis à l’époque de Jim Crow. C’est un constat absurde, scandaleux et inapproprié. Nous n’étions pas mieux lotis lorsqu’un jeune garçon nommé Emmett Till pouvait être brutalement assassiné sans conséquence à cause de Jim Crow. Nous n’étions pas dans une meilleure situation lorsque les femmes noires pouvaient être agressées sexuellement sans conséquence à cause de Jim Crow. Nous ne serions pas dans une meilleure situation si les gens pouvaient être systématiquement lynchés sans conséquence à cause de Jim Crow. Nous n’étions pas dans une meilleure situation lorsque les enfants pouvaient se voir refuser une éducation de qualité sans conséquence à cause de Jim Crow. Nous n’étions pas dans une meilleure situation lorsque les gens pouvaient se voir refuser le droit de vote sans conséquence à cause de Jim Crow. Comment oses-tu faire une observation aussi ignorante ? »
Jim Crow, incidemment, fait référence à l’ensemble des lois ségrégationnistes qui ont été adoptées pour maintenir officiellement les Noirs du Sud comme citoyens de seconde zone après la fin de l’esclavage jusqu’à la promulgation (par Johnson) des principales lois sur les droits civiques.
(Photo Getty Images)
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