Poutine menace de livrer des armes pour frapper l’Occident

Le président russe Vladimir Poutine a menacé mercredi de livrer à des pays tiers des armes susceptibles de porter atteinte aux intérêts occidentaux si l’Occident permettait à l’Ukraine de frapper la Russie avec ses missiles à longue portée.

« Si quelqu’un considère qu’il est possible de fournir de telles armes dans la zone de combat pour frapper notre territoire (…) pourquoi n’aurions-nous pas le droit de fournir nos armes du même type dans les régions du monde où seront frappées les installations sensibles de l’armée ? pays qui agissent ainsi contre la Russie», a déclaré Vladimir Poutine lors d’une rencontre avec des agences de presse, dont l’AFP.

Le président russe Vladimir Poutine a déclaré mercredi que les livraisons d’armes occidentales à l’Ukraine constituaient une “mesure très dangereuse”, alors que certains pays, dont les Etats-Unis, ont récemment autorisé Kiev à frapper le territoire russe sous certaines conditions.

« Une mesure très grave et très dangereuse »

« Fournir des armes à une zone de conflit est toujours une mauvaise chose. Surtout si cela est lié au fait que les fournisseurs non seulement fournissent des armes, mais les contrôlent. C’est une mesure très grave et très dangereuse”, a déclaré Vladimir Poutine lors d’une rencontre avec des agences de presse, dont l’AFP.

Le président russe a notamment fustigé l’Allemagne, assurant que “lorsque les premiers chars allemands sont apparus sur le sol ukrainien, cela a déjà provoqué un choc moral et éthique en Russie”, en raison des passifs liés à la Seconde Guerre mondiale.

“Aujourd’hui, lorsqu’elles (les autorités allemandes) disent qu’il y aura d’autres missiles qui frapperont des cibles sur le territoire russe, cela détruit définitivement les relations russo-allemandes”, a-t-il ajouté.

Plusieurs pays, dont les Etats-Unis et l’Allemagne, ont donné leur feu vert ces dernières semaines à l’utilisation par l’Ukraine d’armes occidentales pour frapper des cibles sur le territoire russe, en réponse à une offensive lancée par Moscou dans la région de Kharkiv (nord-est).

Vladimir Poutine a une nouvelle fois affirmé que son pays n’était pas celui qui « avait déclenché la guerre en Ukraine », rejetant la responsabilité sur Kiev en raison de la révolution qui a porté au pouvoir des peuples pro-occidentaux en 2014, suivie de l’annexion de la Crimée par Moscou et une rébellion séparatiste à l’Est dirigée par la Russie.

« Tout le monde pense que la Russie a déclenché la guerre en Ukraine. Je voudrais souligner que personne en Occident, en Europe, ne veut se souvenir de la façon dont cette tragédie a commencé », a assuré Vladimir Poutine.

Aucun chiffre sur les pertes russes

Ce dernier a refusé de quantifier les pertes russes en Ukraine, affirmant simplement qu’elles étaient « bien inférieures » aux pertes ukrainiennes, avec « un rapport de un pour cinq ».

Il a assuré que le rapport entre les pertes des deux armées était comparable à la différence entre le nombre de prisonniers faits par chaque camp. Selon lui, la Russie détient 6 465 soldats ukrainiens, tandis que l’Ukraine compte 1 348 soldats russes.

Plusieurs dizaines de milliers de morts

Depuis le début de l’assaut contre l’Ukraine en février 2022, de nombreux experts occidentaux parlent de plusieurs dizaines de milliers de soldats russes tués. La BBC et le média russe indépendant Mediazona affirment de leur côté avoir vérifié la mort d’au moins 50 000 soldats russes.

Vladimir Poutine a également assuré que des instructeurs militaires occidentaux se trouvaient déjà en Ukraine, où ils « subissaient des pertes » qu’ils gardaient secrètes. « Les Etats-Unis et les Etats européens préfèrent garder le silence », a-t-il déclaré.

AFP

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