Dans des tracts largués sur les quartiers est de Rafah, l’armée israélienne affirme avoir « élargi la zone humanitaire de la région d’Al-Mawasi vers l’ouest ».
L’armée israélienne a joint aux tracts une carte de la zone et de ses frontières, ainsi que des zones à évacuer, situées à l’est de Rafah.
La zone d’Al-Mawasi est située à l’ouest de la bande de Gaza et ses frontières s’étendent de Deir al-Balah (centre) jusqu’à l’extrême sud de Rafah (sud). Des centaines de milliers de Palestiniens déplacés y ont trouvé refuge ces derniers mois. La région ne dispose d’aucune infrastructure vitale et ne peut pas accueillir davantage de personnes déplacées, selon des sources palestiniennes locales.
Selon les Palestiniens de Gaza, les tracts largués sur les quartiers est de Rafah avertissent que l’armée israélienne se prépare à agir avec force contre la résistance palestinienne et que quiconque reste « dans la zone met en danger leur vie et celle de leurs familles ».
Un processus d’évacuation engagé
L’armée israélienne a confirmé avoir “entamé une opération à grande échelle (…) pour évacuer temporairement les personnes résidant à l’est de Rafah”, a insisté un porte-parole militaire, estimant le nombre de personnes concernées à “environ 100 000”.
Cette opération, qui s’inscrit dans le cadre des plans israéliens visant à démanteler la résistance palestinienne, intervient juste après la mort de trois soldats israéliens, tués par des roquettes tirées depuis l’est de Rafah, autour du point de passage de Kerem Shalom, entre Israël et la bande de Gaza. Gaza. Les tirs de roquettes, qui ont également blessé douze soldats israéliens, ont été revendiqués par les Brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du Hamas.
Un couple de Rafah a raconté à l’AFP avoir appris la nouvelle de l’évacuation à leur réveil, après une nuit d’angoisse ponctuée par une dizaine de frappes israéliennes.
Ces frappes, qui ont visé deux maisons à Rafah et ses environs dans la bande de Gaza, ont décimé deux familles de seize personnes, a-t-on appris de Source hospitalière.
Les secouristes ont fait état de neuf décès dans la « famille Al Attar » et de sept autres dans la « famille Keshta ». Une Source hospitalière a confirmé le bilan des deux attaques, précisant qu’elles avaient eu lieu « dans le camp de réfugiés de Yebna à Rafah et aux alentours d’Al Salam ».
Nulle part où aller
“Ma famille et moi, 13 personnes, ne savons pas où aller”, a déclaré à l’AFP Abdul Rahman Abu Jazar, 36 ans, habitant d’un quartier à évacuer: les “zones humanitaires” indiquées par l’armée israélienne sont déjà “surpeuplées”. », sans « endroit pour planter des tentes ni écoles pour nous abriter ». « Il n’y a pas d’hôpital dans cette zone », poursuit-il, « la femme de mon oncle suit un traitement rénal » dans un hôpital de Rafah, situé dans une zone à évacuer, « comment allons-nous la traiter ? mourir et regarder sans pouvoir rien faire ?
L’armée israélienne a également mis en garde dans ses tracts contre tout retour dans la ville de Gaza ou dans les zones situées au nord de l’enclave palestinienne. “L’approche de la barrière de sécurité est et sud (frontière avec l’Egypte)” serait également interdite.
Selon l’ONU, environ 1,2 million d’habitants, pour la plupart poussés par les combats, se rassemblent à Rafah, une ville située à la limite sud de la bande de Gaza.
Craignant un bain de sang parmi les civils, les capitales et les organisations internationales s’opposent à l’opération annoncée par Tel-Aviv, sous prétexte d’anéantir les derniers bataillons du Hamas.