Coqueluche, rougeole… ces maladies oubliées qui refont surface : Actualités – .

On les croyait reléguées au passé, pourtant elles refont surface avec une incidence parfois inquiétante : rougeole, coqueluche, syphilis, tuberculose… les maladies du passé reviennent faute de vaccination ou de prévention insuffisante.

– Des maladies oubliées qui reviennent –

+ La coqueluche fait son retour en France. Depuis le début de l’année, elle a tué 14 enfants, en grande majorité des nouveau-nés. Santé publique France parle d’une “circulation très importante de la bactérie” qui s’intensifie actuellement.

+ Le nombre de cas de rougeole explose. En 2023, 117 cas (dont 31 importés) ont été signalés en France, contre 15 en 2022. Cette maladie virale très contagieuse est souvent bénigne mais peut entraîner de graves complications respiratoires et neurologiques, parfois mortelles chez les bébés.

+ La tuberculose, bien qu’elle reste à un niveau faible, a connu un rebond des cas en France en 2023 après trois années de crise sanitaire, avec 4 728 cas déclarés. Transmise par voie aérienne, il s’agit d’une infection bactérienne très contagieuse touchant le plus souvent les poumons, mais pouvant se propager au cerveau.

+ La syphilis, infection sexuellement transmissible tristement célèbre dans le monde entier pour avoir infecté des artistes comme Baudelaire et Schubert, a longtemps été reléguée au second plan des politiques publiques, notamment face à l’épidémie de VIH. Son incidence a bondi de 110 % entre 2020 et 2022.

– Avaient-ils vraiment disparu ? –

“Jamais vraiment, mais elles se sont transformées, espacées au fil du temps”, souligne Mikael Askil Guedj, docteur en sciences médicales et chirurgien ophtalmologiste, qui s’est penché sur toutes les maladies du siècle dans un ouvrage “Médecins malgré vous, Portraits des maladies des le XXIe siècle » (Grasset, 2023). “C’est le génie des épidémies : il y a des cycles de quelques années, parfois de quelques décennies, où les maladies s’oublient, mutent un peu, puis réapparaissent sans prévenir.”

Ces maladies « ont toujours été latentes », note également Philippe Sansonetti, professeur émérite à l’Institut Pasteur et au Collège de France.

« La syphilis, on l’a vue resurgir avec le sida puis retomber en même temps que les mesures de prévention ; la tuberculose avait suffisamment diminué pour qu’on arrête la vaccination ; quant à la rougeole et à la coqueluche, on vit avec des poussées irrégulières », explique-t-il.

– Comment expliquer leur résurgence actuelle ? –

Comme pour d’autres germes, les scientifiques y voient une conséquence de l’arrêt des mesures barrières contre la pandémie de Covid, ou d’une baisse de l’immunité collective.

Mais c’est souvent une couverture vaccinale insuffisante qui en est la cause.

Le vaccin ROR notamment (rougeole-oreillons-rubéole) avait été victime d’une forte méfiance de la part des parents en raison de fausses informations lui attribuant des cas d’autisme. Les cas se sont multipliés dans les années 2000 et cette vaccination est passée de recommandée à obligatoire pour tous les nourrissons en 2018 afin de tenter d’endiguer le phénomène.

Mais « il existe des cas de rougeole chez l’adulte et l’adolescent parmi ceux qui n’ont pas été vaccinés ou qui l’ont été mal (une seule injection au lieu des deux requises) », souligne Mikael Askil Guedj.

Pour la tuberculose, qui touche principalement les personnes en situation de grande précarité, « il existe un vaccin, le BCG, qu’on ne trouve plus nulle part en pharmacie ». Et qui, par ailleurs, « ne protège pas très bien », ajoute-t-il.

Concernant la coqueluche, il faudrait “revacciner à l’âge adulte, notamment les femmes enceintes” pour protéger les futurs bébés, car “le vaccin actuel ne protège pas à vie contre l’infection”, souligne Philippe Sansonetti.

Quant à la syphilis, son retour s’explique par la moindre utilisation du préservatif, les antirétroviraux ayant réduit la peur du sida.

“Beaucoup de personnes en sont porteuses sans le savoir, et continuent de propager la syphilis car les premiers symptômes sont assez discrets ou mal identifiés”, ajoute le Dr Guedj.

– Recommandations pour s’en débarrasser –

« Certains pays ont une politique de vaccination plus solide que la France », constate Philippe Sansonetti, qui attend beaucoup du futur carnet de santé vaccinal numérique.

« Aujourd’hui, il y a des trous et du flou dans la couverture vaccinale réelle » des adultes, constate-t-il.

Sans nécessairement prôner la vaccination obligatoire pour tous, comme c’est le cas en pédiatrie, le chercheur s’interroge sur la mise en place d’une meilleure politique vaccinale pour les adolescents et les adultes.

Pour la syphilis, « le diagnostic est difficile, mais dès qu’il y a un doute, il faut réaliser des tests sérologiques », ajoute le scientifique, qui prône également « de grandes campagnes d’information et de sensibilisation ».

 
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