4.900 références en flux très serré : le département d’Eure-et-Loir est confronté à des pénuries dans plusieurs familles de médicaments (antibiotiques, antidiabétiques, anticancéreux…), selon la FSPF 28, syndicat majoritaire des pharmaciens d’officine. Pour sensibiliser le législateur à ce qui constitue « un risque » en termes de santé publique, la FSPF 28 vient de lancer une campagne de communication particulièrement… virale.
Une avalanche d’emails aussi viraux qu’une mauvaise grippe ! C’est ce qui attend les sept parlementaires d’Eure-et-Loir ou, à tout le moins, les collaborateurs de ces députés et sénateurs, chargés d’administrer leur boîte aux lettres, en ce mois de mai 2024.
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Stocks juste à temps
Adressés par la FSPF 28, la branche départementale du syndicat majoritaire des pharmaciens d’officine, ces courriels dénoncent les pénuries de médicaments qui touchent, en France comme en Eure-et-Loir, quelque 4 900 références en flux très serré, régulièrement en rupture de stock de stock, dénonce Sébastien Michel, coprésident, avec Didier Huguet, du syndicat des pharmaciens d’Eure-et-Loir (FSPF 28), le corps majoritaire des pharmaciens d’officine. « Nous recevons une vingtaine d’appels par jour de patients qui souhaitent connaître la disponibilité des médicaments. Certains n’hésitent pas à parcourir 40 km pour s’approvisionner.
Plusieurs familles de médicaments concernées
Parmi les grandes familles de médicaments concernées par ces pénuries, « les traitements contre le cancer, le diabète et les troubles du rythme cardiaque, les antibiotiques, les hormones de croissance, notamment », précise Sébastien Michel.
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Selon le représentant départemental des pharmaciens, le marché du médicament, déjà miné par des causes structurelles (augmentation des besoins du fait du vieillissement de la population, délocalisation de la production et pharmacodépendance), est aujourd’hui confronté à une autre crise : celle du coût.
En France, un business (trop) bon marché
« En France, c’est le CEPS (comité économique des produits de santé) qui fixe le prix des médicaments en appliquant les prix les plus bas d’Europe. On ne peut pas reprocher à un laboratoire français de vendre par exemple une référence hors de France au double du prix français. La conséquence est que les médicaments produits en France sont vendus ailleurs et ne profitent pas aux Français.»
Le coup de pub viral des pharmaciens
Parce que le CEPS est chargé par la loi de fixer le prix des médicaments, c’est le Parlement français que vise la campagne lancée par les pharmaciens. « Nous avons envoyé un QR code à chaque pharmacie du département. Dès que nous ne pouvons pas délivrer un médicament à un patient, nous l’invitons à flasher ce QR code avec son téléphone portable, générant ainsi un email adressé directement aux sept parlementaires d’Eure-et-Loir. L’objectif est de leur permettre de mesurer l’ampleur du problème.
Conséquences. La pénurie de médicaments qui touche l’Eure-et-Loir, comme l’ensemble du territoire, présente un préjudice important en termes de santé publique, souligne la FSPF 28, qui dénonce des pénuries contre-indiquées et des interruptions de traitement, notamment dans le traitement des pathologies chroniques. .
Sébastien Couratin
