Un extrait de canneberge pour aider le microbiote et contrer les maladies cardiométaboliques

Un extrait de canneberge pour aider le microbiote et contrer les maladies cardiométaboliques
Un extrait de canneberge pour aider le microbiote et contrer les maladies cardiométaboliques

L’extrait de canneberge améliore le microbiote intestinal et pourrait aider à prévenir les maladies chroniques, comme le diabète et les maladies cardiovasculaires. L’étude de l’Université Laval et de l’Institut de la nutrition et des aliments fonctionnels (INAF) a démontré des effets bénéfiques après seulement quatre jours d’utilisation.

Les canneberges et les baies sont associées à de multiples bienfaits pour la santé, principalement attribués à leur teneur élevée en polyphénols, sous forme de tanins. Ils contiennent également de fortes concentrations d’oligosaccharides, de petites fibres, qui contribueraient à leur bioactivité.

L’équipe de recherche, dirigée par Yves Desjardins, professeur à la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation, a démontré que les polyphénols et oligosaccharides présents dans l’extrait de canneberge stimulent, entre autres, le genre bactérien. Bifidobactérieassocié à un risque réduit de diabète et de maladies cardiométaboliques.

« Habituellement, ces bactéries sont stimulées par la consommation de fibres alimentaires. Nous avons observé le même effet avec l’extrait de canneberge, mais à une dose presque 20 fois inférieure », souligne Jacob Lessard-Lord, postdoctorant à l’INAF.

L’extrait de canneberge stimule également les bactéries Akkermansia muciniphilaqui joue un rôle important au niveau de la muqueuse intestinale en contribuant à réduire l’inflammation et à renforcer la barrière intestinale.

Il est particulièrement intéressant pour contrer les effets néfastes de l’alimentation nord-américaine. « Ce régime altère le microbiote, provoque une inflammation de la muqueuse et compromet l’intégrité de la barrière intestinale, qui joue un rôle crucial dans la protection de l’organisme contre les bactéries présentes dans l’intestin. Une altération de la barrière intestinale permettant notamment le passage des lipopolysaccharides (LPS) issus du microbiote intestinal, connue sous le nom d’endotoxémie métabolique, est un facteur crucial dans le déclenchement et la progression des inflammations et des maladies métaboliques », explique Yves Desjardins.

« L’inflammation constante qui résulte de la présence de LPS dans l’organisme est précurseur de plusieurs maladies chroniques, comme le diabète et les maladies cardiovasculaires », souligne le professeur.

Intégré à une alimentation équilibrée, l’extrait de canneberge pourrait modifier la voie inflammatoire et améliorer le pronostic d’une maladie chronique. En stimulant les bactéries Akkermansia muciniphila et les bifidobactéries, le microbiote se régénère et recrée un environnement anti-inflammatoire. Cela a pour effet de resserrer les liens entre les cellules de la barrière intestinale pour la renforcer.

Lors de l’expérimentation, près d’une quarantaine de personnes, recrutées à l’INAF, ont dû consommer matin et soir un supplément de canneberges sous forme de gélules, équivalent à la consommation de 60 g de canneberges fraîches. Un échantillon de plasma, d’urine et de selles a été prélevé au début de l’expérience et après la période de quatre jours. L’étude humaine découle des résultats prometteurs du système in vitro SHIME, qui imite des régions de l’intestin.

L’équipe de recherche souhaite désormais déterminer les effets à long terme de l’extrait. «C’est prometteur d’observer un effet bénéfique après seulement quatre jours», se réjouit Jacob Lessard-Lord.

Bien que les canneberges aient eu un effet bénéfique sur tous les participants, les résultats ont mis en évidence une variabilité dans leur réponse. Les recherches futures permettront d’identifier les signatures du microbiote qui répondent le mieux à l’extrait.

L’étude a été réalisée dans le cadre de la Chaire de recherche industrielle CRSNG-Symrise sur l’effet prébiotique des polyphénols de fruits et légumes (PhenoBio+). La société Symrise a également lancé un produit basé sur les résultats de l’équipe, Prebiocran, homologué en Europe.

L’étude a été publiée dans la revue scientifique npj Biofilms et microbiomes. Les signataires sont Jacob Lessard-Lord, Charlène Roussel, Joseph Lupien-Meilleur, Pamela Généreux, Véronique Richard, Valérie Guay, Denis Roy et Yves Desjardins.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Pourquoi le roman historique a encore un avenir
NEXT Réponse rapide et innovante aux agents pathogènes