INCIVILITÉ SILENCIEUSE | Des chaises vides bouleversent la communauté culturelle

INCIVILITÉ SILENCIEUSE | Des chaises vides bouleversent la communauté culturelle
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Comme plusieurs autres membres du milieu culturel, l’animatrice explique qu’elle est profondément agacée par les gens qui ne respectent pas leurs engagements, qui ne se présentent pas aux événements alors qu’ils ont promis d’y être. Dans le monde des lancements, des vernissages ou des premières, l’absence sans explication ni excuse de ceux qui ont pourtant confirmé leur présence pose problème depuis la pandémie.

«Ce comportement pénalise les autres et les soirées de première restent des soirées importantes», explique Luc Chauvette, directeur des communications et du marketing au Théâtre Espace Go de Montréal. C’est le premier geste artistique devant un public. Une pièce complète a une résonance différente d’une pièce comportant plusieurs trous.

Ne pas se présenter à un événement sans prévenir n’est pas un acte pris à la légère par certains espaces et institutions culturels. Depuis l’automne dernier, le Centre du Théâtre d’Aujourd’hui, à Montréal, accompagne l’envoi de billets gratuits par courriel d’un message de courtoisie rappelant l’importance d’honorer votre réservation. Plusieurs autres théâtres montréalais, dont Espace Go, ont emboîté le pas au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui.

« Les soirées de première sont des moments charnières dans la création d’un spectacle et constituent pour les artistes sur scène une première rencontre avec le public. […] Chaque siège occupé dans la salle est une manifestation de votre précieux soutien.

Le Centre du Théâtre d’Aujourd’hui se dit agacé par les sièges vides lors d’une soirée de première. Même si ce n’est qu’une quinzaine de places, précise la directrice des communications et du marketing, Émilie Fortin-Bélanger. Elle pense aussi à tous ces gens « qui auraient pu aimer voir la pièce et à qui on a dit non parce qu’on invite beaucoup de monde et qu’on accepte les réservations jusqu’à ce qu’elle soit pleine ».

Au Centre national des Arts d’Ottawa, cette situation ne semble pas poser de problème, mais on dit comprendre l’impact que cela peut avoir sur les comédiens de se produire devant une salle où les sièges sont vides. L’actrice franco-ontarienne Amélie Trottier admet qu’il peut être décourageant de voir quelques sièges vides dans la salle.

“Bien sûr, nous trouvons dommage de savoir que notre émission est vraiment bonne et qu’il n’y a pas un public plus large qui y a accès.”

— Amélie Trottier, actrice franco-ontarienne

Des billets gratuits sont remis aux partenaires financiers, aux gens d’affaires, à la classe politique, aux producteurs et diffuseurs, aux médias, aux artistes de la saison, aux équipes techniques, aux directions d’autres institutions culturelles et aux artistes en résidence.

>>>Les comédiens Amélie Trottier, Nicolas Desfossés et Louis-Antoine Chrétien dans la pièce Manipuler avec soin présenté au Théâtre de l’Île. (Théâtre de l’Île)>>>

À titre de diffuseur, la Ville de Gatineau partage des cadeaux avec les producteurs des spectacles musicaux présentés à La Basoche et à la Salle Jean-Desprez. Par courriel, la Ville explique que si les cadeaux ne sont pas réclamés, ils seront remis en vente.

« Toutefois, si une personne a réclamé son billet, mais ne s’est pas présentée au spectacle, la place restera vacante. Les cadeaux ne sont ni échangeables ni remboursables.

La Ville assure toutefois que cette forme d’absentéisme n’a pas été identifiée comme un enjeu majeur. Mais le respect de l’engagement va bien au-delà de ceux qui reçoivent un cadeau, estime Amélie Trottier.

« Il y a des gens qui s’abonnent pour une saison complète même s’ils ne sont pas intéressés. À la Great Canadian Theatre Company et au Théâtre de l’Île, il arrive que les abonnés ne se présentent pas. C’est un peu ennuyeux car tous les abonnés n’appelleront pas pour dire qu’ils ne viendront pas à une émission en particulier.»

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À Gatineau, cette forme d’absentéisme n’est pas identifiée comme un enjeu majeur. (Archives, Le Droit)

Il existe cependant un numéro de téléphone à prévenir, rappelle Luc Chauvette. “C’est un privilège d’être invité et nous espérons que les gens l’apprécieront.”

Même si le phénomène de pas de spectacles Dans les salles de spectacle a toujours existé, tout le monde a l’impression que depuis la pandémie, la situation s’est aggravée, indique Émilie Fortin-Bélanger.

«Les gens n’ont pas l’habitude d’être en public et d’assister à quelque chose ensemble», ajoute Amélie Trottier. Je pense vraiment qu’il y a eu une période trop longue où les gens ont été déconnectés de l’art vivant et d’eux-mêmes.

 
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