Le plus prestigieux quotidien californien, le Los Angeles Times, a publié hier une enquête sur les futurs Jeux olympiques organisés dans la « cité des anges ».
Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il est inquiet ! Un mois après la visite à Paris du maire de la métropole californienne, le sentiment d’urgence n’a jamais été aussi aigu. La maire, Karen Bass, est revenue fébrile…
Premier problème : les transports. Les coûts liés aux projets de voyage des touristes et des fans incombent à la mairie de Californie et au gouvernement fédéral. Le problème est que les projets grandioses présentés dans la candidature ont dû être abandonnés en cours de route :
A l’époque, l’ancien maire de la ville avait imaginé un ensemble de nouvelles lignes de métro et de tramway mais aussi le prolongement des lignes existantes et l’intensification du trafic sur au moins deux d’entre elles. Le tout pour 40 milliards de dollars.
Ce qui s’est passé ?
La somme n’a jamais été récoltée… La mairie de Los Angeles a dû se contenter de la moitié et a donc revu ses ambitions à la baisse : seules les extensions de lignes ont été constatées ainsi que la densification du trafic et pour compenser, il y aura des bus.
Le problème, c’est qu’il ne faudra pas avoir quelques centaines de bus supplémentaires, mais doubler la flotte actuelle ! C’est-à-dire trouver 2 700 et autant de chauffeurs. Des bus qui, en plus, ne serviront que pendant les JO et qu’il faudra ensuite réutiliser !
L’idée est donc de les acquérir en crédit-bail ou de les faire prêter temporairement. Reste un surcoût d’un milliard de dollars que la mairie refuse de couvrir seule. Après tout, lors des jeux précédents, en 1994, c’était Washington qui payait !
Quel autre problème a été identifié par la mairie de Los Angeles ?
Non, il y en a un deuxième qui a marqué le maire lors de sa visite à Paris : les sans-abri. Paris compte environ 3 500 sans-abri, tandis que Los Angeles doit en gérer au moins dix fois plus ! Impossible donc de les éloigner de la ville, comme dans la capitale française.
D’autant que les dernières prévisions montrent que d’ici 2028, la « cité des anges » pourrait voir sa population de sans-abri tripler : il faudra trouver une solution d’ici 4 petites années.
La mairie a donc budgétisé près d’un milliard et demi de dollars pour construire des abris et des logements d’urgence.
Mais la réalité est que seuls 329 sans-abri ont pu être sortis de la rue dans le cadre d’un programme de relogement permanent appelé « inside safe » et créé il y a un peu moins d’un an et demi.
Antoine BELLANGER
