« Avec le train, ma petite fille est partie »… le poème déchirant à Rose, 6 ans, morte à

« Avec le train, ma petite fille est partie »… le poème déchirant à Rose, 6 ans, morte à
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Une petite fille au sourire sage sur une photo en noir et blanc, son jouet en bois dans les mains. Rose meurt à (Pologne) en août 1944, quelques jours avant la libération de Paris. Sacrifié à l’âge de 6 ans dans les camps d’extermination.

Son destin a été retracé ce dimanche matin à Louveciennes (Yvelines) par des élèves de 3e du lycée La Jonchère de La Celle-Saint-Cloud, commune voisine. Pendant plusieurs mois, la classe a mené des recherches autour de la biographie de cette petite fille, sous la direction de Déborah Caquet, professeur d’histoire.

Une œuvre « d’autant plus significative qu’elle est ancrée dans l’histoire locale », estime l’enseignant. Au cours de l’année, les étudiants ont même retrouvé des membres de la famille de Rose. Trois d’entre eux étaient présents à l’hommage.

La petite fille était dans le convoi 77, le dernier à quitter Drancy

L’événement était organisé dans le cadre de la Journée nationale du souvenir de la Déportation, en lien avec le projet européen de l’association Convoi 77, dernier train à quitter le camp de Drancy, avec 1 306 personnes.

Née le 12 mars 1939, la petite Rose Grynberg faisait partie du convoi. Son père, Léon, déporté en mai 1941, revient d’Auschwitz. Ni sa femme, ni Rose, leur fille unique. Le 16 juillet 1942, la petite fille et sa mère sont raflées au Vél d’Hiv, à Paris. Rose est ensuite emmenée dans un orphelinat à Louveciennes géré par l’Union générale des Israélites de (UGIF).

Le 22 juillet, avec 33 autres enfants et leurs cinq moniteurs, elle monte à bord d’un bus sur ordre de la Gestapo. Onze jours plus tard, depuis Drancy, le convoi 77 se dirige vers la Pologne. Et la mort.

“Sur leur petite poitrine, l’étoile jaune brille”

La cérémonie de ce dimanche s’est déroulée devant la plaque rendant hommage aux 39 victimes de la rafle de Louveciennes, place Ernest-Dreux. Trois d’entre eux ont survécu, dont Denise Holstein, alors âgée de 17 ans, qui a mis 50 ans à pouvoir en témoigner, notamment dans les écoles. Berthe, 10 ans ; Madeleine, 7 ans ; Maurice, 11 ans ; Charles, 9 ans ; Eugénie, 6 ans… Une liste vertigineuse gravée dans la pierre, au pied de l’orphelinat visé par la Gestapo.

Louveciennes, dimanche 28 avril 2024. Les écolières ont découvert le poème écrit à Rose par son père dans « Mémoires de Léon Grynberg, survivant d’Auschwitz », ouvrage autobiographique publié en 1998.

Quatre-vingts ans après la rafle, quatre adolescentes de La Celle-Saint-Cloud sélectionnées par leur professeur pour réaliser les travaux de classe prennent le micro. Quelques mots sur la biographie de Rose. Et puis ce poème écrit par son père, Léon, en 1951.

Les élèves ont découvert ce texte déchirant dans « Souvenirs de Léon Grynberg, survivant d’Auschwitz », ouvrage autobiographique publié en 1998. « Avec le train, ma petite fille est partie/Seule, parmi tant d’autres enfants, vers ce pays maudit/Sur leur petits coffres, l’étoile jaune brille/Pour les crématoires dans le brouillard nazi. »

Un « avertissement », au retour de l’enfer

Ce dimanche, Philippe Laurence, membre de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation, dont le père est revenu des camps de la mort, a rendu hommage aux 6 millions de juifs en Europe exterminés par le régime nazi, à ces enfants « victimes, parce que juifs, solution finaleun terrible euphémisme.

Il a rappelé la « nécessité d’être vigilant, en raison des risques que présente actuellement la situation internationale ». Et de citer son père, Robert, qui avait laissé cet avertissement à son retour de l’enfer : « J’en parle sans haine mais je vous le dis : Attention, soyez vigilant. »

Henri, le fils adoptif de Léon Grynberg – lors de son remariage, Léon avait adopté les deux enfants de sa femme – ne dit rien d’autre. “Malheureusement, l’histoire se répète”, a-t-il insisté en marge de la cérémonie. Il faut le dire aux jeunes. J’ai toujours du mal à parler des détails, mais j’ai vécu une partie de ma vie avec cette histoire. Mon père adoptif en parlait parfois, pas souvent, lui qui a vécu la marche de la mort à la fin de la guerre. Ses Mémoires le disent mieux que moi. »

 
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