L’avocate de la plaignante avait indiqué vouloir « épuiser tous les recours » jusqu’aux plus hautes juridictions, après le non-lieu dans l’affaire du viol des deux rugbymen français.
La femme qui accusait les rugbymen Oscar Jegou et Hugo Auradou de viol lors d’une tournée du XV de France en Argentine cet été avait indiqué qu’elle poursuivrait les recours judiciaires contre l’abandon des poursuites. Le 10 décembre, la justice argentine a classé sans suite l’affaire au profit de deux internationaux français de 21 ans accusés de viols aggravés commis en réunion par une femme lors d’une soirée alcoolisée à Mendoza (nord-ouest), dans la nuit du 6 juillet. à 7 après un match du XV de France contre l’Argentine.
L’avocate de la plaignante, Me Natacha Romano, a immédiatement annoncé son intention de faire appel de la décision rendue par un juge du centre judiciaire de Mendoza où l’affaire a été entendue. Selon les informations de parisien l’appel du plaignant sera examiné lundi 10 février à 14 heures (10 heures en France), au tribunal de Mendoza. Selon Me Romano, la justice avait autorisé le dépôt du recours, “la consigne (de son client) est d’épuiser toutes les instances” d’appel devant les plus hautes juridictions. Les prochaines étapes sont la Cour de Cassation de Mendoza, puis la Cour Suprême de Mendoza et enfin la Cour Suprême Nationale. L’avocate s’est dite prête à soumettre l’affaire, en dernier recours, à la Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) établie au Costa Rica.
La maladie hématologique du plaignant en question
La plaignante, âgée de 39 ans, raconte avoir été agressée, après une réunion dans une discothèque, dans l’hôtel où logeaient les membres de l’équipe de France de Rugby. Pour moi Romano, toutes les preuves “devrait être pleinement évalué”. “Nous avons des preuves en attente de production qui avaient même été ordonnées et, étonnamment, le procureur n’a pas voulu les produire”, ajouta l’avocat. Il fait référence à l’origine des contusions que le plaignant a présentées et qui ont été confirmées par les tribunaux.
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Alors que la défense des joueurs affirmait que la plaignante souffrait d’une maladie hématologique qui la rendait sujette aux contusions, la femme nie que ce soit l’origine des marques qu’elle a présentées et les attribue aux coups subis par ses agresseurs présumés. “La preuve fondamentale a été le témoignage de l’hématologue, qui a signé le rapport (…) où il a déclaré qu’il excluait que notre client souffrait d’une quelconque maladie justifiant ces atroces blessures, qui étaient au nombre d’une quinzaine”, soutient Natacha Romano. Elle déplore que le rapport ait été rejeté par le juge d’instruction puis par le juge qui a classé le dossier.
«Contradictions répétées entre témoins»
Autre point motivant le recours : le refus de réaliser une inspection oculaire de la pièce où se sont déroulés les événements allégués, ainsi que des tests sonores. “Il y a eu des contradictions répétées entre les témoins qu’ils (la défense) ont présentés pour pouvoir définir si les appels à l’aide de notre client avaient été entendus”, a expliqué l’avocat.
Auradou et Jegou, dont l’avocat principal est Rafael Cúneo Libarona, frère de l’actuel ministre argentin de la Justice, Mariano Cúneo Libarona, ont toujours soutenu que les rapports sexuels étaient consensuels. Ils ont été placés en détention provisoire puis assignés à résidence à Mendoza jusqu’à ce que la justice les libère mi-août et les autorise à rentrer en France début septembre. Depuis, ils ont rejoué avec leur club de Pau et de La Rochelle.