L’année 2024 s’est terminée en beauté chez la maison de ventes Pousse-Cornet avec un vase chinois de la période Jiaqing (1760-1820) estimé entre 60 000 et 80 000 €, finalement adjugé aux enchères pour 155 000 € (180 800 € avec frais). Le même jour du 7 décembre, un violon du luthier Jacques-Pierre Thibout fabriqué en 1832 s’envolait pour 22 500 €, là encore bien au-dessus de l’estimation initiale de 16 000 €.
En hausse de 5 % dans un marché baissier
A l’issue de cette dernière vente, Guillaume Cornet affiche un grand sourire. Dans un contexte général délicat, il enregistre une nouvelle fois d’excellents résultats annuels. Le chiffre d’affaires total s’élève à 10,757 millions d’euros, en hausse de 5% par rapport à 2023. “La stabilité prévaut”, indique le commissaire-priseur.
Mais une stabilité aux plus hauts niveaux puisqu’elle se maintient sur trois ans avec une croissance à deux chiffres. « Le marché des enchères a chuté de 20 %, précise-t-il. L’art contemporain, en forte hausse, et le mobilier moderne ont particulièrement souffert. Si nous allons à contre-courant, c’est que nous ne sommes pas positionnés sur le marché très spéculatif de l’art contemporain. »
Même si la hausse des ventes est modeste quand on la compare à 2023 (+14%) et surtout à 2022 (+30%), il n’ose pas faire la fine bouche. Maintenir le cap en période de récession est déjà un succès.
Une vente à 360 000 €
La meilleure vente, qui a eu lieu en septembre, concernait une étude avec pièces d’orfèvrerie d’Alexandre-François Desportes (1661-1743). Venant, comme souvent, d’une propriété de Sologne où elle dormait soigneusement emballée dans un carton, l’œuvre était connue des spécialistes qui en avaient pourtant perdu la trace. Autant dire que sa redécouverte a suscité beaucoup d’intérêt. Les enchères ont donc logiquement rapidement dépassé l’estimation initiale de 130 000 €, l’acquéreur devant proposer la coquette somme de 360 000 € pour être autorisé à en prendre possession.
Les enchères se sont envolées tout au long de l’année : 147 600 € pour une bague solitaire en or blanc, 36 000 € pour un miroir de sorcière signé Line Vautrin (1913-1997), 31 800 € pour une table de salle à manger réalisée par les artisans de Marolles, ou encore 27 600 € pour une tête d’homme sculptée en haut-relief datant du 3e siècle.
Les ventes de grands vins ont également semé la panique dans les chiffres. Comme cette bouteille de Romanée-Conti 1998 vendue 29 401 €. Sans oublier toutes les ventes aux enchères les moins spectaculaires qui attirent toujours du monde vers la maison de ventes. Au final, l’année 2024 reste indéniablement une bonne année pour la Maison Pousse-Cornet. Une tendance à confirmer en 2025.