David Lafarge, le nouveau directeur, arrive avec des projets plein la tête

David Lafarge, le nouveau directeur, arrive avec des projets plein la tête
David Lafarge, le nouveau directeur, arrive avec des projets plein la tête

Il succède à Florence de Mornac à la tête de la librairie. Passionné par son métier, il arrive très confiant et envisage d’organiser de nombreux événements pour relancer l’activité du groupe.

Vous êtes le nouveau directeur de Sauramps. Comment est-ce arrivé ?

Au départ, je n’étais vraiment pas destiné ou prédestiné à être libraire. Après des études de biologie, j’ai eu envie de changer d’orientation et j’ai été recruté par Mollat ​​(une grande librairie bordelaise, NDLR). Par la suite j’ai travaillé pour une entreprise qui a installé un outil de gestion et un logiciel spécifique à Sauramps. Je suis donc venu là-bas et j’ai passé pas mal de temps ici à apporter mon soutien.

Lorsque Florence de Mornac a quitté la direction de Sauramps, Marie-Aurélie Buffet qui est directrice du développement de Sauramps, que je connais bien car elle est aussi une ancienne salariée de Mollat, m’a demandé si j’avais des noms à proposer pour le poste de directeur. Nous avons beaucoup parlé, jusqu’à ce que nous nous disions : “Et pourquoi pas moi ?”

C’est arrivé comme ça. J’ai ensuite suivi le cursus de recrutement et suis arrivé le 15 avril…

Vous arrivez dans un contexte financier difficile… Cela vous inquiète ?

L’industrie de la librairie n’est pas en général dans une forme complètement éblouissante et florissante. Ce sont des métiers à très faibles marges, à très faible rentabilité.

Après sur la spécificité des Sauramps, il y a effectivement eu quelques difficultés. Il y a eu ce rachat qui a été réalisé après une liquidation judiciaire. Nous sommes donc obligés aujourd’hui d’être attentifs à la façon dont nous gérons cette librairie et de réinventer sans cesse nos métiers et notre manière de le faire pour que le modèle économique reste viable. Aujourd’hui, Sauramps compte 65 collaborateurs dans l’ensemble du groupe : au Triangle, mais aussi à Odysseum, au magasin du Musée Fabre et à Alès.

Nous avons globalement un soutien sans faille de l’actionnaire depuis qu’il l’a racheté (François Fontès, NDLR). C’est un architecte, un homme de culture, et il lui tient à cœur d’avoir ce lieu qui n’est pas qu’une entreprise mais qui est aussi un lieu de vie culturelle.

Et l’objectif est qu’il le devienne ou qu’il le redevienne…

Quels sont vos projets pour mener à bien cette mission ?

Le premier projet est le réaménagement du magasin Triangle Comédie. L’image de Sauramps est clairement associée à cet édifice qui étonne dans la ville et là où il est placé. Je pense que les Montpelliérains se l’approprient, c’est devenu un symbole, un totem.

Nous souhaitons aujourd’hui nous réapproprier pleinement ce lieu. D’autant que cet espace est vaste, nous disposons d’un peu plus de 2 000 m2. Pour moi, nous nous sommes étendus partout mais il nous manque un lieu pour accueillir des auteurs ou des événements que nous pourrions organiser.

Depuis mon arrivée, nous avons beaucoup réfléchi à la manière de libérer l’espace destiné à ces événements mais aussi de rendre le parcours client plus cohérent, plus simple et plus visible. J’aime beaucoup l’idée de ce labyrinthe, mais il faut réorganiser l’ordre des étagères. Nous remettrons par exemple la littérature à l’entrée. Nous allons également essayer d’augmenter nos références, sachant qu’aujourd’hui nous avons 160 000 livres en stock. Nous souhaitons accroître la diversité offerte aux lecteurs. Le réaménagement se fera donc en juillet pour que tout soit terminé pour la rentrée et surtout pour la rentrée littéraire. Nous pourrons ainsi accueillir les auteurs.

Quels sont vos atouts pour réussir ?

Le duo que nous formons avec Marie-Aurélie Buffet est riche de notre expérience d’anciennes libraires, nous connaissons le métier, nous connaissons les gens du métier, nous connaissons l’écosystème et ce qu’il représente.

Nous souhaitons assurer une gestion qui assure la pérennité économique, mais nous sommes également très sensibles au contenu. Nous aimons lire, nous aimons recevoir des auteurs.

Nous voulons tout faire pour créer de nouveaux lecteurs, c’est fondamental pour nous.

Et comment vas-tu t’y prendre ?

Il n’existe pas de recette miraculeuse. Le Pass Culture est un formidable outil pour que les jeunes reviennent chez nous. Mais nous voulons transformer l’essai, pour qu’ils ne viennent pas qu’une seule fois, pour qu’ils deviennent de vrais lecteurs.

Il faut pouvoir les atteindre : organiser des événements, communiquer sur les réseaux sociaux, relancer les clubs de lecture pour adolescents. Le but est que les plus jeunes n’aient pas peur d’ouvrir les portes de la librairie.

La librairie Odysseum devrait prendre la place de Zara cet été. Et ça ?

Aujourd’hui chez Odysseum, il y a le pop-up store avec des mangas et des bandes dessinées. Pour la librairie, des travaux sont prévus. Nous sommes peut-être en retard par rapport à ce qui a été annoncé. Nous prenons notre temps car nous ne voulons pas nous précipiter, pour ne pas ouvrir un magasin qui ne serait pas correct ou ouvrir un magasin qui mettrait le groupe en danger. Nous ne voulons pas déstabiliser financièrement l’ensemble du groupe en nous précipitant.

Mais il y aura certainement des Sauramps à Odysseum : on pourra toucher une autre clientèle. Notre objectif est d’amener la culture là où se trouvent les gens et de ne pas attendre qu’ils y viennent.

 
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