La Fed devrait maintenir ses taux directeurs mardi, contrairement à la Banque centrale européenne

La Fed devrait maintenir ses taux directeurs mardi, contrairement à la Banque centrale européenne
La Fed devrait maintenir ses taux directeurs mardi, contrairement à la Banque centrale européenne

L’heure du déclin ne semble pas encore arrivée aux Etats-Unis. Alors que la prochaine réunion du comité de politique monétaire de la Réserve fédérale européenne, le FOMC, débutera mardi matin et se terminera mercredi à midi, de nombreux analystes estiment que la Fed devrait maintenir ses taux à leur plus haut niveau depuis 20 ans. La décision sera consignée dans son communiqué qui sera publié à 14 heures (20 heures à Paris), puis détaillée par son président, Jerome Powell, qui tiendra une conférence de presse une demi-heure plus tard.

Pourtant, les observateurs sont déjà convaincus : « La Réserve fédérale maintiendra ses taux inchangés, entre 5,25 et 5,50% », déclare Gregory Daco, économiste en chef d’EY Parthenon. Mais, prévient-il, « C’est tout ce que nous savons. Le reste de la communication de la Fed est inconnu, voire flou, au mieux. « .

Après avoir relevé ses taux face à une inflation élevée, entre mars 2022 et juillet 2023, pour durcir les conditions de financement (des obligations et par extension des prêts bancaires) et freiner l’inflation, la Fed envisage désormais de les baisser.

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Une inflation résiliente

Mais, pour lancer le mouvement, les responsables de l’institution veulent s’assurer que les prix arrêtent de s’envoler. Le début d’année n’a toutefois pas apporté de bonnes nouvelles sur ce front, avec un rebond de l’inflation.

La Fed reste concentrée sur l’inflation », et ce sont ces données qui « déterminera si la Fed baissera ses taux en septembre ou non », souligne Krishna Guha, économiste pour Evercore, société de conseil en investissement.

Après un rebond début 2024, l’inflation aux Etats-Unis est restée stable en avril à 2,7% sur un an, selon l’indice PCE privilégié par la Fed, et a même baissé selon l’indice CPI – sur lequel sont indexées les retraites – à 3,4% sur un an. Il n’en reste pas moins que ces deux indices sont encore très loin de l’objectif de 2% fixé par l’institution.

Dans le même temps, la croissance au premier trimestre a ralenti à 1,3% en rythme annualisé, suivant enfin la courbe souhaitée par la Fed, dont les hausses de taux visent à provoquer un ralentissement volontaire de l’activité économique, afin de relâcher la pression sur les prix. Toutefois, les chiffres de l’emploi publiés vendredi jettent le doute sur l’évolution de l’économie. Le taux de chômage a certes grimpé à 4% en mai, repassant au-dessus de cette barre symbolique pour la première fois depuis janvier 2022. Mais les créations d’emplois ont été bien plus nombreuses que prévu.

Ce rapport mitigé va compliquer le travail de la Fed (alors qu’un) rapport plus mesuré » était attendu, et « aurait accru la confiance dans les mérites d’une baisse des taux en juillet ou en septembre », a prévenu Julia Pollak, économiste en chef du site d’offres d’emploi ZipRecruiter.

Etats-Unis : malgré une inflation stable, la Fed n’est pas encore prête à baisser les taux

Tous les regards sont tournés vers la date de la première goutte

Dans ce climat incertain, le point culminant de la réunion de la Fed de mardi et mercredi sera la publication de prévisions économiques actualisées. Les responsables de l’institution diront notamment s’ils envisagent encore de baisser les taux en 2024, et combien de fois.

S’il n’est pas inhabituel que les décideurs de la Fed se montrent extrêmement prudents à l’approche du début d’un nouveau cycle de politique monétaire, l’attention et le débat autour du calendrier de la première baisse des taux par la Fed sont devenus excessifs. », note encore Grégory Daco.

De plus en plus d’acteurs du marché anticipent une première baisse des taux pour novembre, et non plus pour septembre. Et plus de la moitié d’entre eux ne connaissent qu’une seule baisse, voire aucune baisse, en 2024, selon l’évaluation du Groupe CME. Daniel Vernazza, économiste en chef d’UniCredit Bank, a déclaré qu’il s’attendait à ce que les responsables de la Fed envisagent principalement « deux baisses de taux cette année, contre trois » lors de la réunion de mars. ” Mais ce ne serait pas surprenant » ni, selon lui, qu’ils comptent uniquement sur « une seule réduction cette année « .

La BCE a procédé à une première baisse de taux

Alors que les interrogations s’amoncellent aux Etats-Unis, sur le Vieux Continent, la première baisse a été enregistrée par la Banque centrale européenne (BCE). Cette dernière a abaissé jeudi ses taux directeurs de 0,25 point de pourcentage, pour la première fois depuis 2019. Et pour cause, la hausse des prix, que la BCE souhaite aussi à tout prix voir revenir à 2%, s’est établie à 2,6% sur un an. -sur un an en mai, en forte baisse par rapport à son record de 10,6% atteint en octobre 2022.

Si les taux directeurs s’établissent désormais entre 3,75% et 4,5%, la présidente de la gardienne de l’euro, Christine Lagarde a également prévenu que l’avenir serait incertain en raison de la volatilité de l’inflation. Elle a notamment prévenu que “Nous maintiendrons des taux directeurs suffisamment restrictifs aussi longtemps que nécessaire pour atteindre cet objectif (de 2%, NDLR)”précisant que « Le Conseil des gouverneurs ne s’engage pas à l’avance sur une trajectoire de taux particulière. »

Un consensus entre banquiers colombes », partisans d’un plafond monétaire flexible, et les « faucons » Les adeptes de l’orthodoxie monétaire seront difficiles à trouver dans les mois à venir. ” Cela ne veut pas dire qu’à la prochaine réunion il y aura une nouvelle baisse taux », avait déjà prévenu fin mars le « faucon » Joachim Nagel, président de la Banque centrale allemande. François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, a plaidé pour « optionnalité maximale », la BCE devant conserver son « liberté sur le timing et le rythme « .

Au cœur des choix futurs de l’institution : l’inflation encore et encore. « Malgré les progrès réalisés au cours des derniers trimestres, les pressions sur les prix intérieurs restent fortes, avec une forte croissance des salaires et une inflation qui devrait rester supérieure à l’objectif jusqu’à l’année prochaine. »a prévenu Christine Lagarde, précisant que « les prochains mois vont continuer à être mouvementés »

(Avec l’AFP)

 
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