Questions de leadership | Santé mentale : les entreprises doivent prendre des mesures concrètes

Questions de leadership | Santé mentale : les entreprises doivent prendre des mesures concrètes
Questions de leadership | Santé mentale : les entreprises doivent prendre des mesures concrètes

Cette semaine, la jeune entrepreneure Yasmine Ksibi, fondatrice de Ring of Light, qui accompagne les entreprises pour améliorer la qualité de vie au travail, répond à nos questions sur le leadership.


Publié à 1h16

Mis à jour à 9h00

Vous avez participé au Forum Agir Ensemble le 8 mai et en êtes ressorti déçu. Pour quelles raisons ?

C’est avec beaucoup d’enthousiasme que j’ai participé à ce forum organisé par Énergir, espérant que cet événement favoriserait la promotion de la santé psychologique au travail, une cause que je soutiens activement depuis plusieurs années. J’ai vu ce forum comme une opportunité d’agir concrètement. Cependant, les solutions pratiques manquent. Le forum s’est concentré sur l’exposition des problèmes sans proposer de solutions concrètes. Il y avait également un manque d’orientation stratégique, il Il n’y avait pas de feuille de route, manquant une opportunité cruciale d’engagement et d’action. J’aurais aimé voir une représentation diversifiée de la communauté, des militants et des décideurs. Loin d’être un forum dynamique d’échange d’idées, l’événement ressemble à une série de conférences sans réelle interaction ni possibilité de suivi.

D’après vos observations, toutes les entreprises et organisations sont-elles conscientes qu’il existe des problèmes de santé mentale au travail ?

Nos études, ainsi que celles menées par d’autres institutions, indiquent que de nombreuses entreprises et organisations ne comprennent pas pleinement les enjeux liés à la santé mentale au travail, souvent en raison d’un manque d’expertise ou de la priorité accordée à ces enjeux. Cela a été particulièrement évident lors du Forum Agir Ensemble, où la participation de ces compagnies a été modeste. Même si certains sont proactifs et investissent dans des programmes de bien-être, souvent via des applications mobiles d’une efficacité douteuse, la majorité n’apprécie pas encore l’importance cruciale de la santé mentale. Rares sont ceux qui ont mis en place des stratégies concrètes et efficaces pour soutenir leurs employés.

Cependant, il semble y avoir eu une prise de conscience pendant la pandémie… Où sont les organisations et les entreprises ?

La pandémie a sans aucun doute sensibilisé les entreprises à l’importance de la santé mentale au travail, même si la réponse a souvent été une réponse à la crise plutôt qu’une stratégie de prévention proactive. Certaines entreprises ont mis en place des programmes et des initiatives de soutien pour améliorer le bien-être des employés, mais la plupart s’appuient encore sur des solutions simples comme les applications mobiles. Cependant, nombre d’entre eux n’ont pas encore transformé cette prise de conscience en mesures concrètes et durables. Il est crucial de continuer à plaider en faveur de changements durables dans les politiques internes, en mettant l’accent sur le bien-être des collaborateurs comme une priorité constante. Ces initiatives doivent être considérées comme des investissements essentiels, faisant partie intégrante de la culture d’entreprise, et traitées comme un enrichissement essentiel pour les salariés, plutôt que comme une simple commodité.

Il est maintenant temps de trouver des solutions et d’agir. Mais comment ?

Il existe plusieurs solutions efficaces qui permettent de réduire les risques psychosociaux, de créer un équilibre entre travail et bien-être et d’améliorer la qualité de vie au travail. Par exemple, la formation les dirigeants et managers pour leur apprendre à mieux gérer le bien-être de leurs équipes et à être réactifs à leurs besoins ; proposer des ateliers liant développement personnel et impact professionnel ; encourager les pauses actives ; favoriser les périodes sans écran pour permettre aux collaborateurs de se déconnecter et de se régénérer. Ces mesures sont adaptables à tout type d’organisation. Ils ont prouvé leur efficacité dans la création d’une culture de travail saine, augmentant ainsi la productivité et le bien-être général.

Avez-vous testé des solutions auprès des entreprises ? Lesquels fonctionnent ?

Des ateliers de sensibilisation axés sur des thématiques clés, ainsi que des journées et demi-journées bien-être organisées mensuellement ou bimensuellement, intégrant des activités physiques, des jeux et des collations pour favoriser le retour au bureau et cultiver une culture d’entreprise positive. Parallèlement, nous développons des programmes en partenariat avec des établissements scolaires et bientôt avec des entités gouvernementales, dont des ateliers réguliers sur la gestion du stress, l’anxiété, la gestion du temps, l’intelligence émotionnelle, la communication positive, l’alimentation équilibrée, les bienfaits de l’exercice physique et les techniques de relaxation. Il y a aussi la mise à disposition d’espaces de courtes pauses qui permettent aux salariés de se ressourcer ainsi que des cours pour préparer les étudiants aux défis professionnels les employeurs.

Vous avez rencontré le ministre du Travail. Dans quelle mesure pourra-t-il vous aider ?

L’appui et l’appui du ministre Jean Boulet sont cruciaux pour faire avancer notre mission. Après une première rencontre prometteuse, une seconde devrait avoir lieu prochainement pour collaborer afin de favoriser ces changements essentiels. La poursuite de la participation et de l’engagement du gouvernement reste à voir.

 
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