Zurich (awp/afp) – La directrice du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, reste prudente à l’égard de l’économie mondiale malgré les espoirs d’un atterrissage en douceur, a-t-elle déclaré lors d’une conférence lundi à Zurich.
“L’inflation est en baisse” et de nombreuses banques centrales “envisagent de réduire leurs taux d’intérêt ou “ont commencé à les réduire”, a-t-elle expliqué lors d’une conférence au côté de Thomas Jordan, président de la Banque nationale suisse (BNS) qui a abaissé son taux d’intérêt de référence d’un quart de point à la mi-mars.
Et nous entendons refaire surface le terme « atterrissage en douceur », qui est « le résultat probable cette année », a-t-elle poursuivi. “Mais accrochez vos ceintures car nous n’avons pas encore tout à fait atterri”, a-t-elle ajouté.
«L’inflation est en baisse mais elle n’a pas été éliminée», a-t-elle soutenu lors de cette conférence organisée par l’Institut suisse de recherche internationale de l’Université de Zurich.
Par ailleurs, la croissance économique est à un niveau historiquement bas et l’économie mondiale pourrait être confrontée à de profonds changements, notamment avec l’intelligence artificielle, a également souligné Mme Georgieva.
L’intelligence artificielle risque de frapper le marché du travail « comme un tsunami », avec « très peu de temps » pour préparer les travailleurs et les entreprises à ce changement, a-t-elle prévenu.
Le directeur du FMI a été interrompu à cinq reprises par des militants venus protester contre la dette des pays pauvres et le changement climatique.
Pendant que Mme Georgieva présentait son analyse de la situation économique, une jeune femme s’est levée et l’a interrogée sur les inégalités Nord-Sud. Quelques minutes après qu’elle ait repris la parole, d’autres militants l’ont interrompue à tour de rôle avant qu’un petit groupe de cinq personnes ne se lève avec une banderole pour exiger l’annulation de la dette des pays pauvres. Ils sont ensuite repartis sans incident.
Mi-avril, le FMI a légèrement revu à la hausse sa prévision de croissance pour 2024, l’estimant à 3,2% (contre 3,1% précédemment attendu). L’institution basée à Washington a notamment relevé ses prévisions de croissance pour les Etats-Unis, mais a souligné des divergences dans la croissance des économies avancées.
AFP/RP
