Le chiffre d’affaires de Stellantis, quatrième constructeur automobile mondial, a chuté de 12% au premier trimestre (AFP / JEFF KOWALSKY)
Le constructeur automobile Stellantis a annoncé mardi un ralentissement de son activité au premier trimestre, mais compte sur le lancement prochain de nombreux nouveaux modèles pour rebondir.
Le chiffre d’affaires du quatrième constructeur mondial du secteur automobile a chuté de 12% sur un an au premier trimestre.
Il s’agit du deuxième trimestre consécutif de baisse pour le groupe de quinze marques, après des années de résultats records depuis sa création en 2021, avec la fusion de PSA et Fiat-Chrysler.
Le groupe a réalisé un chiffre d’affaires de 41,7 milliards d’euros au premier trimestre, pour 1,3 million de véhicules livrés dans le monde (-10%), a indiqué sa direction lors d’une conférence de presse en ligne.
Ses ventes ont été plus faibles que prévu et le groupe doit gérer un niveau de stocks élevé, a commenté l’analyste Tom Narayan de RBC Capital Markets.
L’action Stellantis était en baisse d’environ 8% vers 16h00 à la Bourse de Paris.
La direction du groupe a néanmoins confirmé ses prévisions pour l’année 2024. Elle vise une marge opérationnelle comprise entre 10 et 11% au premier semestre (contre 14,4% au premier semestre 2023), et une amélioration au second, a précisé son la directrice financière Natalie Knight lors d’une conférence pour les analystes financiers.
Le carnet de commandes reste à un « bon niveau », avec trois mois de ventes à venir, selon le groupe.
“Si Stellantis réussit à réduire ses stocks et à maintenir des prix élevés, les investisseurs ne devraient pas être dérangés par une baisse des volumes de ventes”, a déclaré M. Narayan dans une note.
– “Période de transition” –
Le géant de l’automobile a été freiné au premier trimestre par des ventes en forte baisse de ses modèles vieillissants et par des opérations de déstockage.
Le premier trimestre 2024 a également souffert d’une base de comparaison élevée avec le premier trimestre 2023, qui avait marqué la reprise des livraisons après des mois de problèmes logistiques.
« Il s’agit d’une période de transition, comme annoncé », a expliqué Natalie Knight. “Notre performance va s’accélérer tout au long de l’année”, a-t-elle ajouté.
Le chiffre d’affaires a chuté de 15 % en Amérique du Nord, son principal marché, où les ventes tardent, notamment sur les modèles en attente d’une nouvelle version, comme le pick-up Ram 1500 ou la berline Dodge Charger.
Le groupe tente de reprendre le contrôle de ce marché, en conjuguant efforts sur ses prix catalogue et réduction des remises, pour protéger ses marges.
En Europe, le chiffre d’affaires a chuté de 13 %, avec également une baisse des ventes, notamment pour les véhicules à faibles émissions.
Le SUV star Peugeot 3008 a par exemple connu une baisse de ses ventes en attendant sa version électrique, prévue au deuxième trimestre.
Les ventes de la Fiat 500 et de l’Opel Mokka ont également diminué, tandis que le petit SUV Jeep Avenger, l’utilitaire Fiat Ducato et la petite Panda, ainsi que la Citroën C3, se sont bien vendus.
La division luxe du groupe, Maserati, a freiné fort : son chiffre d’affaires a été divisé par deux sur un an, notamment en raison des faibles ventes de ses SUV Grecale et Levante aux Etats-Unis, a indiqué Stellantis. .
– Lancements électriques –
Le groupe compte rebondir dans les prochains trimestres en intensifiant ses mesures d’économies, tout en lançant 21 nouveaux modèles ou rafraîchissements de modèles, dont de nombreuses versions électriques.
Les pick-up électriques Peugeot 3008 et Ram devraient jouer les premiers rôles, tout comme la Citroën ë-C3 qui devrait constituer l’entrée de gamme électrique de Stellantis.
« Ce ne sont pas forcément les plus gros volumes, mais ils déclenchent la demande », a souligné Natalie Knight.
Les ventes des modèles électriques du groupe ralentissent leur croissance avec +8% au niveau mondial sur un an. Le marché de l’électricité est globalement moins dynamique qu’en 2023, et “de nombreux grands groupes rencontrent des difficultés, alors que nous maintenons notre position”, a souligné Mme Knight.
Le groupe compte aussi sur ses plateformes « multi-énergies », essence, hybride ou électrique, pour s’adapter au rythme hésitant de la transition.
