Ils sont une trentaine, de tous âges, à venir seuls ou en famille découvrir l’Opéra Garnier. Dans la Rotonde des Abonnés, à l’entrée, leur guide, Ségolène de la Houplière, pointe au laser la date de son ouverture en 1875, inscrite dans les ornements du plafond. Apprenant que l’édifice, « monument historique » depuis un siècle, fête ce dimanche 5 janvier ses 150 ans, les visiteurs ouvrent les yeux de surprise et hochent la tête.
De quoi accroître leur intérêt alors qu’ils débutent leur déambulation dans la Rotonde des Abonnés, en référence à ces spectateurs du XIXe siècle qui se rendaient à l’Opéra Garnier plus pour se montrer que pour assister à des représentations. Ils traversent ensuite le grand escalier chargé de marbre, de peintures et d’ornements métalliques avant d’entrer dans la bibliothèque-musée et la salle d’entracte.
Le souci de l’apparence n’a pas complètement disparu, s’amuse le guide, évoquant « Des influenceurs qui se prennent en photo, assistent au début des représentations puis repartent à l’entracte. » Cela rappelle néanmoins qu’à l’ouverture du Palais Garnier, seule une élite restreinte pouvait se pavaner sous son or tandis que « Maintenant, tout le monde peut le faire ! » »
Tourisme de masse post-covid
La majorité des visiteurs, à l’exception de quelques jeunes femmes habillées de robes de soirée étincelantes, portent des jeans et des t-shirts. Parmi eux, Juliette, 24 ans, ouvreuse à l’Opéra de Montpellier, a insisté sur ce détour lors de son déplacement à Paris. Pour Guillaume, Canadien en vacances dans la capitale, visiter ce lieu d’art et de musique était “évident”.
Guide touristique depuis vingt ans, Ségolène de la Houplière observe qu’après la période de confinement en 2020, le nombre de touristes a considérablement augmenté. Elle parle même de « tourisme de masse ». Près de 480 000 personnes se pressent chaque année pour découvrir le monument, parmi les plus visités de Paris.
La façade, en cours de rénovation, séduit certains. Les travaux, qui devaient s’achever en janvier, ont été retardés. En 2027, d’autres, plus grands, seront lancés. « Des visites guidées seront toujours organisées, sauf pendant les courtes périodes de fermeture »assure néanmoins Ségolène de la Houplière. Et d’ici là, le programme des festivités s’annonce chargé : gala d’anniversaire, exposition, visite guidée de la Belle Époque (1871-1914)… Pour le plus grand plaisir des visiteurs.
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