Lorsqu’ils ont choisi la date du jeudi 5 décembre pour leur grève unie, les syndicats étaient loin d’imaginer la situation politique du pays. Le gouvernement se retrouve désormais confronté à deux motions de censure, portées par le Nouveau Front populaire et le Rassemblement national, débattues ce mercredi.
Motion de censure : un coup de grâce pour l’immobilier
Ces derniers jours, les dirigeants syndicaux ont cependant choisi de maintenir leur mouvement social. L’objectif affiché est d’alerter l’opinion publique sur l’état des services publics : écoles, universités, hôpitaux, etc. L’enjeu est de prendre ses distances avec le politique, et de montrer que les acteurs sociaux n’ont pas les mêmes agendas. Toujours. Cette grève solidaire s’inscrit dans un contexte particulier.
Des perturbations à prévoir
Le mouvement promet d’être bien suivi auprès des enseignants. Le syndicat FSU-SNUipp prévoit 65% de grévistes dans les écoles élémentaires. Dans les collèges et lycées, un enseignant sur deux devrait être absent.
Par ailleurs, de nombreux services risquent de ralentir dans les collectivités et les administrations. Enfin, de nombreux vols seront annulés, selon la DGAC, la Direction générale de l’aviation civile. Le trafic dans les aéroports parisiens s’annonce donc fortement perturbé, tout comme à Marseille où l’on peut s’attendre à un vol sur deux, ou encore à Toulouse, où 20 % des vols seront annulés.
Maintenir la pression
Les syndicats de la fonction publique ont maintenu leur mouvement malgré l’instabilité politique. Ils savent que les mesures inscrites dans les projets de textes budgétaires – PLFSS et PLF – contre lesquels ils combattent risquent d’être oubliées. Le projet d’aligner les jours d’attente dans la fonction publique en contexte d’arrêt de travail avec le système du secteur privé ne sera plus d’actualité. Idem pour les 4 000 postes que Michel Barnier avait prévu de supprimer dans l’Éducation nationale. Les partis centraux estiment qu’il est de leur devoir de maintenir la pression sur la classe politique.
« Parce que nous changerons de ministres, mais le dénigrement de la fonction publique continuera, tout comme la réduction des dotations pour les services publics.je», explique un membre de la CFDT.
Hausse du chômage
En même -, tous les centres se disent très préoccupés par les fermetures d’usines et les plans sociaux qui se multiplient dans l’industrie, le commerce et même le bâtiment. Au total, leLa CGT dénombre près de 250 projets de licenciements en France. Dans ce contexte, Sophie Binet a réclamé une journée nationale d’action pour l’emploi le 12 décembre. Elle réclame toujours un moratoire sur les licenciements.
Sophie Binet : « Nous sommes au début d’une violente saignée industrielle »
De son côté, la CFDT a déjà constaté plus de 20 000 suppressions de postes. Et encore, selon Marylise Léon, la dirigeante : “On n’a pas tout vu”. Dans ce contexte, la censure gouvernementale n’est pas une bonne nouvelle pour la plupart des centres. Car leur demande risque de rester lettre morte.
Un exemple : Marylise Léon demande par exemple une consultation sur l’emploi le plus rapidement possible. L’objectif est de mettre rapidement en place des mesures pour protéger les salariés susceptibles de perdre leur emploi, comme des aides à la reconversion et des mesures renforcées de chômage partiel. Mais avec quel gouvernement ? Avec quel ministre du Travail ?
Reste une dernière incertitude : si le gouvernement de Michel Barnier tombe, que fera le prochain locataire de Matignon des derniers accords signés par les partenaires sociaux ? Va-t-elle transposer l’accord sur l’assurance chômage et l’emploi des seniors ? La ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet espère avoir le - d’approuver le texte, mais il lui faut suffisamment de - pour suivre les validations réglementaires. Un retard qu’elle n’aura probablement pas.