L’empire Mulliez n’est pas un groupe à proprement parler, mais plutôt une galaxie d’entreprises toutes contrôlées par les membres de l’association de la famille Mulliez (AFM), dont Leroy Merlin, Kiabi, Flunch, Boulanger et Norauto.
Appel à la grève chez Décathlon
La CGT voit néanmoins dans cette situation « une parfaite illustration » d’un « système scandaleux » selon lequel « grâce aux mécanismes juridiques proposés par les gouvernements passés et actuels, accompagnés de généreuses aides publiques », le « même groupe » peut « payer grassement auprès des actionnaires ». et en même - sacrifier des emplois.
Vendredi, plusieurs syndicats ont révélé que Decathlon allait verser un milliard d’euros de dividendes pour 2024 à la famille Mulliez. “Notre base financière solide nous permet de transférer une partie de nos réserves à l’ensemble de nos actionnaires tout en continuant à investir dans des initiatives stratégiques de croissance au bénéfice de nos salariés, de nos clients et de nos partenaires”, a réagi la direction vendredi soir. .
Mais la CFDT Décathlon, « sous le choc », a estimé que ces sommes sont « disproportionnées » au vu des résultats non atteints. Elle “appelle les 20 000 salariés de l’enseigne à se mobiliser et à faire grève” dans les magasins samedi.
Environ 2 400 emplois menacés
“Toutes les enseignes du groupe Mulliez sont très en colère, c’est honteux”, s’insurge le délégué central CFDT chez Auchan France, René Carette.
Pour la famille Mulliez, adepte de la discrétion, l’annonce tombe plutôt mal, quelques semaines après l’annonce du vaste plan social prévu chez Auchan. Au total, 2.389 emplois sont menacés alors que le distributeur alimentaire poursuit ses exercices difficiles.
-Selon une Source proche de la direction, les négociations sociales sur le plan ont commencé, avec « un calendrier précis jusqu’à fin février ». Des points d’avancement sont attendus avant un CSE « concluant » le 26 février. A cette date débutera le plan de départs volontaires, qui s’étendra jusqu’en juin, toujours selon cette Source.
Donner de l’argent plutôt que de reclasser
La fédération des services CFDT avait demandé que des propositions de reclassement soient faites au sein d’autres entreprises de la galaxie Mulliez. Une Source proche d’Auchan répond que l’enseigne fera “le maximum pour faciliter la relation entre ses salariés et les sociétés de l’AFM”, “en fonction des zones géographiques, des qualifications et des compétences recherchées”.
“On a l’impression qu’ils veulent donner de l’argent pour que les gens partent, plutôt que de chercher des reclassements internes”, commente René Carette, de la CFDT.
Les syndicats s’interrogent également sur le bien-fondé de certaines aides publiques aux entreprises, la CFDT réclamant la création d’une commission d’enquête “afin de pouvoir réellement comprendre à quoi a servi l’argent public” par les différentes enseignes de l’AFM.
Utilisation de l’argent public
Le Premier ministre lui-même, Michel Barnier, a déclaré vouloir « savoir » ce qu’Auchan et un autre groupe qui prévoyait des suppressions d’emplois, Michelin, « ont fait avec l’argent public que nous leur avons donné ». Un sujet “toujours sous enquête”, avait indiqué le cabinet du ministre de l’Économie Antoine Armand mi-novembre.