Par
Chloé Berry
Publié le
3 décembre 2024 à 13h41
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Après les cheminots et les agriculteurs, l’exécutif se prépare à un nouvel avertissement de tempête sociale au cœur d’une semaine à haut risque compte tenu de l’incertitude politique.
Ce jeudi 5 décembre 2024, de nombreux agents de la fonction publique, mais aussi des travailleurs de l’énergie, se mettent en grève. De là à bloquer le pays ? On fait le point, secteur par secteur.
Pourquoi la fonction publique est-elle en grève ?
Fin octobre, le gouvernement a annoncé un plan de lutte contre « l’absentéisme » des fonctionnaires, qui doit permettre de générer 1,2 milliard d’euros d’économies. Cette dernière a progressivement tendu les relations entre les syndicats d’agents et le ministre de la Fonction publique, Guillaume Kasbarian, avant d’entraîner une rupture du dialogue social.
Les syndicats exigent que le ministre renonce à trois mesures qui cristallisent la colère : le passage d’un à trois jours d’attente pour les fonctionnaires malades, la réduction de 100 % à 90 % de la rémunération en cas d’arrêt maladie, et le non-renouvellement du versement d’une prime de soutien au pouvoir d’achat.
Si Guillaume Kasbarian avait constaté l’abandon d’une proposition contestée de fusion des catégories de fonctionnaires envisagée par son prédécesseur, il est resté inflexible sur les autres mesures.
Quelque chose de « grand » ?
Plus de sept mois après le dernier mouvement social (peu suivi) des fonctionnaires, “on s’est lancé jeudi sur quelque chose de beaucoup plus grand”, assure Luc Farré, secrétaire général de l’Unsa de la fonction publique.
L’intersyndicale est large, ce qui permet d’espérer quelque chose de « grand ». CGT, CFDT, UNSA, FSU, CFE-CGC, Solidaires et FA-FP ont répondu à l’appel, mais on compte néanmoins un grand absentForce Ouvrière, le premier syndicat représentatif de l’ensemble de la fonction publique.
Tout en soutenant les revendications, FO n’a pas rejoint la mobilisation nationale du 5 décembre, se disant favorables à une grève de trois jours renouvelables les 10, 11 et 12 décembre, en « convergence » avec d’autres secteurs.
Mairie, hôpitaux, services publics… Quel service ?
Les hôpitaux, les mairies et les services publics pourraient être impactés. La police municipale sera également mobilisée.
Contacté par -Fabien Golfier, secrétaire général de la FA-FP, la Fédération autonome de la fonction publique, nuance. « Dans certains secteurs, dans les régions, ça a l’air d’être suivi, ça dépendra aussi de ce qui se passera demain soir », évoquant la menace de la motion de censure.
65% de grévistes dans les écoles primaires
Concrètement, le mouvement devrait avoir des conséquences dans l’Éducation nationale, où les syndicats ont appelé à suivre l’appel à la grève intersyndical.
Le SNUipp-FSU, syndicat majoritaire dans les écoles élémentaires, avance un chiffre important : 65% de grévistes sont attendus dans les écoles primaires. ” Près de la moitié des écoles seront fermées ce jeudi», assure Guislaine David, porte-parole du syndicat, -.
Le secteur de l’énergie en grève
Les fonctionnaires ne seront pas les seuls à faire grève ce jeudi. Les entreprises du secteur de l’électricité et du gaz sont appelées à faire entendre leur voix. Ils protestent contre les négociations salariales qui ne sont « pas à la hauteur » des revendications, indique une Source syndicale auAFP.
L’intersyndicale réclame grève à EDF, chez Enediset sur toutes les entreprises du secteur de l’électricité et du gaz. Ainsi “il n’y a pas une seule entreprise qui échappe au préavis de grève”, a ajouté Laurent Koessler, responsable du dialogue social chez CFE-Energies, information confirmée par la CGT d’EDF et la CGT de GRDF.
L’appel à la grève commence officiellement la veille à 21hpour les équipes de nuit, comme c’est traditionnellement le cas dans le secteur de l’énergie.
Cette journée de grève ne devrait pas avoir de conséquences trop visibles pour l’opinion, prédit toutefois Laurent Koessler, et devrait surtout se traduire par un manque à gagner pour les entreprises.
Une cinquantaine d’événements prévus
Selon le site de l’Unsa, l’une des intersyndicales, une cinquantaine de rassemblements ont été recensés en France. Aucune région n’est épargnée .
Dans la capitale, le rendez-vous est donné près du ministère de l’Économie et des Finances en début d’après-midi, d’où un cortège doit rejoindre la place d’Italie.
D’autres grèves suivront
Après cette grève, d’autres devraient suivre. L’intersyndicale SNCF, qui réclame l’arrêt du processus de démantèlement de Fret SNCF, prévoit de se mobiliser mercredi 11 décembresuivant.
De son côté, la Fédération Nationale des Ports et Docks CGT annonce deux jours de grève dans les ports 9 et 10 décembre.
Avec l’AFP.
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