Certaines expositions réussissent à faire changer d’avis sur un artiste. C’est l’un d’eux. À première vue, ses caractères étirés, épineux comme des chardons, griffé de stries maladives et de hachures croisées, peut être rebutant. Comme l’atmosphère sombre d’un certain nombre de ses œuvres, voire de ses productions plus « commerciales » et colorées, comme ses portraits de clownsdéconseillé aux phobiques.
« Il y a, c’est vrai, une dimension d’attraction-répulsion dans sa peinture », reconnaît Dominique Gagneux, directeur du musée d’art moderne de Fontevraud et commissaire de l’exposition. Mais ce long voyage révèle d’abord une chose : Bernard Buffet était un bon peintre. Outre son inventivité prolifique, il était doué techniquement, savait développer un style unique, immédiatement reconnaissable, ce qui lui permet de réaliser des images fortes. Le cours démontre également la grande diversité de son corpus (riche de plus de 10 000 œuvres, réalisées des années 1940 à 1999) ainsi que ses étonnants paradoxes…
Entre art médiéval et échos contemporains
Bernard Buffett, Autoportrait 41981
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Huile sur toile • 130 × 97 cm • Coll. Fonds de dotation Bernard Buffet, Paris • © ADAGP, Paris, 2024
Très influencé par l’art médiéval, Buffet réalisé au début des années 1950 grandes peintures du Christ, dont une crucifixion, présentée dans l’exposition. Les corps noueux et maigres, entourés de noir, ainsi que les croix et les figures sombres qui se détachent sur un fond de lumière pâle, expriment toute l’austérité de la scène et la souffrance du Christ. Le tout dans un style très contemporain.
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