Le Sénat a approuvé l’intégralité du projet de loi de finances pour 2025, malgré des coupes budgétaires controversées. Ce budget prévoit 6,3 milliards d’euros d’économies supplémentaires, ramenant l’objectif de déficit à 5,3% contre 5,4% initialement prévu. Pour atteindre cet objectif, le gouvernement a accéléré les discussions sur la deuxième partie du texte, consacrée aux dépenses.
Parmi les domaines les plus touchés figure l’aide publique au développement (APD), gérée par le Quai d’Orsay. Dans un premier temps, le ministre Jean-Noël Barrot devait défendre un budget de 4,5 milliards d’euros pour cette mission, déjà en baisse de près de 2 milliards d’euros par rapport à l’an dernier. Mais un amendement gouvernemental de dernière minute a encore réduit cette enveloppe de 780 millions d’euros, la ramenant à seulement 3,8 milliards d’euros.
« Mon ministère est sans doute celui qui a le plus contribué, proportionnellement à son poids dans le budget général de l’État, aux mesures envisagées pour le redressement des comptes publics de la France », reconnaît lui-même le ministre des Affaires publiques. Affaires étrangères.
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L’aide publique au développement est parmi les plus touchées par les coupes budgétaires
Au total, l’APD a subi une réduction de 2,78 milliards d’euros, soit une réduction de 35 % par rapport à son budget initial de 6,5 milliards. Ces économies drastiques ont suscité une forte opposition au sein du Sénat. Plusieurs parlementaires ont exprimé leur incompréhension face à une telle décision. « L’effort demandé me semble disproportionné. Au-delà d’un coup de rabot, cette coupure traduit un véritable renoncement à l’ambition affichée par la France. Une telle déstabilisation du volume des crédits de la mission ne sera pas sans conséquences», a déclaré le sénateur centriste Raphaël Daubet.
Pour le gouvernement, le plus difficile reste à venir. Le 30 janvier 2025, le projet de loi doit passer le test décisif de la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs. Cette réunion est décisive pour parvenir à un compromis sur le budget tout en évitant la censure parlementaire.