(Moscou) Moscou a affirmé dimanche repousser une nouvelle offensive ukrainienne dans la région frontalière russe de Koursk, où les forces de Kiev contrôlent déjà plusieurs centaines de kilomètres carrés depuis un assaut en août 2024, une opération surprise à deux semaines du retour de Donald Trump au pouvoir. Maison Blanche.
Publié à 7h17
Mis à jour à 10h18
L’entrée en fonction de l'”imprévisible” républicain le 20 janvier fait craindre à l’Ukraine une réduction drastique du soutien des Etats-Unis, pourtant vital pour les forces ukrainiennes, et que le prochain président américain, qui a juré de pouvoir résoudre le conflit « en 24 heures » n’oblige pas les Ukrainiens à faire des concessions à Vladimir Poutine.
“Vers 9 heures (1 heure du matin, heure de l’Est), l’ennemi a lancé une contre-attaque afin de stopper l’avancée des troupes russes dans la région de Koursk”, a indiqué dimanche l’armée russe dans un communiqué.
Selon elle, “le groupe d’assaut de l’armée ukrainienne a été vaincu par l’artillerie et l’aviation” et “l’opération visant à détruire des unités des forces ukrainiennes se poursuit”.
L’armée ukrainienne reste pour l’instant silencieuse sur cette nouvelle opération.
La Russie est désormais soutenue dans ce domaine par des milliers de soldats nord-coréens, selon les Occidentaux et Kiev.
Le chef de l’administration présidentielle ukrainienne, Andrii Yermak, a diffusé sur Telegram un message assez clair : « Région de Koursk, bonne nouvelle. La Russie obtient ce qu’elle mérite.»
Une communication taclée par le député ukrainien Oleksiï Goncharenko, régulièrement critique envers le gouvernement : « Je ne comprends pas pourquoi il faut faire un rapport officiel ».
« Peut-être vaudrait-il mieux le faire après coup, une fois l’opération terminée ? », a-t-il commenté.
« Petits groupes »
Andriï Kovalenko, un responsable du Conseil national de sécurité et de défense ukrainien, a pour sa part assuré que les Russes avaient « été attaqués de plusieurs côtés, ce qui les a surpris ».
Selon la chaîne Telegram Mash, considérée comme proche des autorités russes, « les hommes de l’armée ukrainienne se déplacent par petits groupes ».
“Le nombre total de leurs soldats est de 2 000”, a-t-elle ajouté.
Selon des blogueurs militaires russes, bien informés de l’avancée des hostilités, les forces ukrainiennes tentent notamment de prendre le contrôle de Berdine, petite ville située à une vingtaine de kilomètres de la frontière.
“Les équipements de guerre électronique de l’ennemi sont de plus en plus actifs sur le site, ce qui gêne l’utilisation des drones”, selon la chaîne “Rybar”, proche de l’armée russe et suivie par plus de 1,3 million d’abonnés.
Avant le retour de Trump
Cet assaut ukrainien dans la région de Koursk intervient deux semaines avant le retour à la Maison Blanche de Donald Trump, qui a appelé à un cessez-le-feu « immédiat » et promis d’obtenir un accord de paix pour arrêter « le carnage », sans jamais détailler son plan.
Il s’est également dit opposé aux frappes ukrainiennes sur le territoire russe avec des missiles américains ATACMS, une ligne rouge pour Moscou.
Cette nouvelle offensive de Kiev intervient également cinq mois après la première dans la même région de Koursk, qui avait pris de court les forces russes, un échec pour le président Vladimir Poutine qui vantait depuis le début de l’assaut une Russie « plus souveraine ». de ses hommes contre l’Ukraine en février 2022.
Le maître du Kremlin, apparu irrité à la télévision en août suite à l’opération militaire ukrainienne sur le sol de son pays, avait appelé l’armée russe à “pousser l’ennemi” au-delà des frontières.
Les objectifs de Kiev étaient alors d’obliger Moscou à redéployer ses troupes, attaquant le front de l’Est, sur ce nouveau champ de bataille et de renforcer sa position à la table des négociations avant d’éventuels pourparlers de paix.
L’opération n’a pas eu l’effet escompté : les unités russes avancent sur le front de l’Est depuis la chute à une vitesse jamais vue depuis mars 2022.
Malgré tout, une source haut placée au sein de l’état-major de l’armée ukrainienne assurait fin novembre qu’elle resterait dans la région de Koursk « aussi longtemps » qu’elle serait « intéressante », précisant qu’elle contrôlait encore à cette époque « environ 800km2 ».