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Fin décembre, Volodymyr Zelensky affirmait, dans un entretien avec un podcasteur américain, qu’il « compte vraiment » sur le soutien de Donald Trump pour l’aider à reprendre l’avantage face à la Russie. Un soutien que Nicole Bacharan et Romuald Sciora, spécialistes des Etats-Unis, ont du mal à croire.
Volodymyr Zelensky réussira-t-il à convaincre Donald Trump de faire un nouvel effort envers l’Ukraine ? Dans une interview accordée au podcasteur américain Lex Fridman et diffusée fin décembre, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est montré optimiste quant à ses échanges avec le futur président américain. Et très élogieux à son égard : « Trump et moi parviendrons à un accord – et je suis sûr qu’il sera en mesure d’offrir de solides garanties de sécurité à l’Europe – et nous pourrons alors parler aux Russes. »
Il n’est cependant pas certain que ses récentes rencontres avec Donald Trump suffisent à l’assurer du futur plein soutien des États-Unis après l’investiture du nouveau président le 20 janvier : « Il ne faut pas attendre grand-chose de ces entretiens. Car Trump fera tout pour accélérer le dossier ukrainien. Il veut que cette guerre cesse à tout prix et Poutine ne pourra plus continuer très longtemps. La Dépêche du Midi Romuald Sciora, directeur de l’Observatoire politique et géostratégique des États-Unis de l’Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS) et auteur du livre « L’Amérique a explosé » (à paraître en janvier 2025, éd. Armand Colin).
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Le retour du républicain à la Maison Blanche fait craindre à l’Ukraine une réduction drastique du soutien des États-Unis. «Nous sommes dans une position très défavorable pour les Ukrainiens, qui ont compris que leur avenir dépendait de Trump. Et pour l’instant, ces dernières n’ont pas bougé en leur faveur », analyse Nicole Bacharan, historienne spécialiste des Etats-Unis et co-auteure des « Secrets de la Maison Blanche » (éditions Poche). « Il est presque certain – sauf revirement inattendu – que les États-Unis cesseront de financer la guerre en Ukraine », estime Romuald Sciora.
Trump « se soucie vraiment » du prix Nobel de la paix
L’Ukraine espère faire pencher la balance américaine en sa faveur grâce à un argument de poids : ses richesses souterraines. Le pays regorge de ressources naturelles comme le lithium (indispensable à la fabrication des batteries des voitures électriques par exemple), le fer ou encore le pétrole. Durant le mandat de Joe Biden, l’Ukraine et les États-Unis auraient dû signer une alliance en matière d’extraction et de transformation. Mais les autorités ukrainiennes ont reporté la signature à deux reprises. Ce pourrait donc être Donald Trump qui aurait la possibilité de ratifier l’accord après son investiture.
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Pas sûr cependant que cet argument suffise à convaincre le 47e président des Etats-Unis, même si les récentes rencontres des deux dirigeants leur ont permis récemment d’établir des relations plus cordiales. « Trump peut être très gentil, mais rester inflexible. Son objectif reste avant tout d’en finir au plus vite, soit en obtenant un accord de paix, soit un cessez-le-feu, au plus tard à l’automne », insiste Romuald Sciora.
Une seule perspective pourrait faire changer d’avis le futur président américain, estime Nicole Bacharan : celle de l’obtention du prix Nobel de la paix. « Il veut vraiment obtenir cette distinction. Cela pourrait donc le faire bouger.
Si les discussions entre les deux dirigeants conduisent à une fin rapide de la guerre entre l’Ukraine et la Russie, elles pourraient en revanche contraindre les Ukrainiens à faire des concessions – notamment territoriales – à Vladimir Poutine. Les deux observateurs assurent : « La cessation des hostilités se fera au détriment de l’Ukraine et Zelensky risque de ne pas avoir son mot à dire. »
