Par Guillaume K. | Journaliste sportif
Lors de la Coupe du Monde 1998 puis de l’Euro 2000, Robert Pirès n’est que remplaçant dans l’équipe de France. Cela a-t-il eu une influence sur son plaisir de gagner ? Il a été honnête à ce sujet…
Si la question n’a pas toujours de sens pour les joueurs, elle fascine généralement les supporters : peut-on se considérer comme champion du monde ou champion d’Europe sans passer une seule seconde sur le terrain pendant le tournoi ? Car pour certains, jouer est une condition essentielle pour remporter un titre.
Adil Rami, qui a été dans cette situation en 2018 en équipe de France, explique régulièrement que le sacre en Russie, c’est aussi le sien, puisque même sans avoir été utilisé par Didier Deschamps, il avait retrouvé un rôle important dans l’équipe. à l’entraînement et dans la cohésion du vestiaire. Sans sa bonne humeur contagieuse, rien ne dit que les Bleus auraient été sacrés…
Remplaçant, Robert Pirès honnête sur les titres de 98 et 2000
Mais à l’inverse, en 2010, avant de faire la passe décisive à Andres Iniesta sur l’objectif du titre pour l’Espagne, Cesc Fàbregas avait déclaré qu’il ne se sentait pas complètement intégré au groupe car il ne jouait pas… Qu’en pense Robert ? Pirès, également remplaçant en 1998 puis en 2000. Il a répondu présent dans l’émission de son ancien coéquipier Johan Djourou.
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Jamais de ma vie je ne me suis senti frustré lorsque j’étais sur le banc en 98 ou à l’Euro 2000. A partir du moment où tu es en équipe de France, c’est parce qu’on est appelé pour tes qualités. Ensuite, le coach fait des choix. Il construit son équipe et le reste va sur le banc. En 98 et 2000, il y avait une hiérarchie dans l’équipe. Le discours d’Aimé Jacquet puis de Roger Lemerre a toujours été clair : j’étais remplaçant.
Ce n’est pas que ça m’a rendu heureux, pas du tout. Je voulais jouer, c’est normal. Mais quand on a la chance de jouer en dehors du banc, il faut la saisir. Même 5 minutes, il n’y a aucun problème. Si j’avais joué 0 minute à la Coupe du Monde, je me serais quand même considéré comme un champion. 100% ! Je n’ai pas beaucoup joué, mais l’objectif était d’être sur les photos avec la coupe.
Je vous jure que ma priorité quand on a gagné était d’être sur le plus de photos possible avec le trophée, et au final j’y suis beaucoup. J’étais super fier et super heureux. En 2000 c’est pareil, il y a la coupe et je suis à côté. En équipe nationale, c’est différent du club. Quand vous rentrez à la maison, vous devez faire la différence, c’est pour cela que vous êtes là. Vous appréciez vos titres de la même manière.
Pour Robert Pirès la question ne se pose même pas : il se serait considéré comme champion du monde et champion d’Europe sans jouer une seule minute. L’essentiel était d’immortaliser l’instant en posant avec la coupe.