Championnat du monde junior | La déroute inexplicable d’Équipe Canada junior

Pour quoi ? C’est la question que tout le monde se pose depuis jeudi soir, suite à la défaite embarrassante du Canada face à la République tchèque au Mondial junior 2025. Comment l’équipe canadienne a-t-elle pu s’écraser d’une manière aussi lamentable ?


Publié hier à 14h02

Mikaël Lalancette

Le Soleil

L’avion piloté par Dave Cameron n’a jamais volé très haut dans le ciel. Les victoires acquises lors des matchs préparatoires étaient intéressantes, sans plus, mais le tour préliminaire nous a donné une série de drapeaux rouges.

Les plus optimistes répétaient qu’il ne fallait pas paniquer, que le Canada pouvait encore terminer premier du groupe A.

Le vol qu’ils espéraient, le 31 décembre, n’a jamais eu lieu. Le moteur n’a jamais décollé et les doutes du début du tournoi se sont révélés justifiés.

Résultat : le Canada s’incline pour la deuxième année consécutive face à la République tchèque, ce qui remet au premier plan la fameuse question.

Pour quoi ?

Des choix controversés

PHOTO ADRIAN WYLD, LA PRESSE CANADIENNE

David Cameron

Regardons la composition de l’équipe, privée de quatre joueurs de top 10 du dernier repêchage de la Ligue nationale de hockey, l’attaquant Beckett Sennecke et les défenseurs Carter Yakemchuk et Zayne Parekh, Tij Iginla étant hors de combat juste avant le camp de sélection.

La sélection de seulement deux Québécois a fait débat parmi nous, mais il n’y a pas de décision plus controversée que la non-sélection de Michael Misa, le deuxième marqueur de points de la Ligue junior de l’Ontario, malgré ses 64 points en 33 rencontres.

Le pari était sur la polyvalence, avec des joueurs capables de remplir des missions très spécifiques. Le problème, c’est que les buteurs choisis par les dirigeants canadiens n’ont pas marqué.

Pour une équipe qui n’a inscrit que 13 buts en cinq matchs (contre 29 pour la République tchèque et les Etats-Unis !), on parle d’un échec assez retentissant.

À court d’explications

Figé derrière son banc, l’entraîneur-chef Dave Cameron n’a convaincu personne durant le tournoi. Il a d’abord eu du mal à expliquer la contre-performance de son équipe contre la Lettonie, puis la victoire étriquée contre l’Allemagne.

L’indiscipline de sa formation ? La réponse de l’Ontarien a été stupéfiante, tout comme le niveau d’énergie et la cohésion de ses hommes lors des rencontres.

“C’est une question individuelle, une question de caractère”, se limitait-il à dire au début de la tempête. [Les joueurs] devons décider comment ils doivent se comporter et je suis sûr qu’ils s’y tiendront. »

Lorsque le « bruit extérieur » est devenu de plus en plus assourdissant, Dave Cameron a déclaré qu’il ne pouvait pas se permettre de laisser des joueurs de côté, que la compétition était trop courte pour émettre des réprimandes.

Des joueurs épuisés ?

Plutôt que de donner un électrochoc à ses joueurs, qui en auraient bien eu besoin, l’entraîneur a opté pour le repos, les jugeant épuisés, alors qu’ils jouaient à domicile, devant leurs supporters, sans avoir à s’adapter au changement. toutes les heures.

Pour remédier à la situation, Cameron a décidé d’annuler les entraînements, un choix qui a surpris presque tous les entraîneurs du pays.

L’atterrissage forcé commençait à ressembler à un véritable coup de cœur, même si le gardien du club, Carter George, n’avait vraiment rien à se reprocher.

Souligné, Cameron dit n’avoir “aucun regret”, lui qui a beaucoup misé sur Mike Johnston, 67 ans, autre vétéran du programme national.

Favreau à la tribune de la presse

PHOTO JUSTIN TANG, ARCHIVES DE LA PRESSE CANADIENNE

Sylvain Favreau (à droite), aux côtés de l’entraîneur-chef Dave Cameron

Alors que le manager général des Winterhawks de Portland – qu’il ne dirige plus depuis un an – était derrière le banc, Sylvain Favreau, relève de la profession à 46 ans, regardait le match depuis la tribune de presse dans un rôle limité àles yeux dans le ciel.

Non, pour ceux qui se posent la question, le Franco-Ontarien des Voltigeurs de Drummondville n’est pas responsable des manifestations.

Cameron, un homme bon, malgré tout

En coulisses, Dave Cameron jouit d’une réputation sans faille. Ses pairs le disent attentif, drôle et affable, des qualités humaines que l’on recherche pour faire d’un club de hockey une « famille » lors d’un tournoi comme le Mondial junior.

Se pourrait-il cependant que l’ancien pilote des Sénateurs n’ait plus l’enthousiasme et l’emprise nécessaires pour pousser les jeunes hockeyeurs d’âge junior qui se retrouvent sous l’œil de tous les amateurs de hockey au pays à l’heure des Fêtes ?

Le Mondial Juniors est devenu un tournoi passionnant où les matchs faciles n’existent pratiquement plus.

Ils sont devenus presque aussi rares que les défenseurs de Dave Cameron ces deux dernières semaines.

 
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