Cinq ans après le décès du livreur, la justice a ordonné le procès de trois policiers pour « homicide involontaire ».
Publié le 03/01/2025 23:01
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Cinq ans d’attente. « Il y a un mélange de soulagement et d’impatience que ce procès puisse avoir lieu »a déclaré vendredi 3 janvier sur franceinfo Vincent Brengarth, l’un des avocats de la famille de Cédric Chouviat. Plus tôt dans la journée, les juges d’instruction avaient ordonné le renvoi en justice de trois policiers pour « homicide involontaire », cinq ans après la mort du livreur, qui avait répété “J’étouffe” lors d’une interpellation tendue le 3 janvier 2020 à Paris.
« Cette décision de non-lieu était très attendue par la famille qui souhaitait depuis des années que cette affaire puisse enfin connaître une avancée décisive »poursuit Vincent Brengarth. Il y a “un ensemble d’attentes autour de ce procès”ajoute-t-il. La famille espérait ce procès «entendre les explications des policiers» mais aussi pour “de pouvoir s’exprimer sur ce que représentent pour eux ces faits extrêmement graves et la perte d’un proche.”
L’avocat regrette toutefois le fait d’avoir retenu la qualification d'”homicide involontaire” qui, selon lui, “ne correspond pas à la réalité des faits”. “On ne peut pas considérer que les policiers ont agi involontairement.”
Interrogé sur la durée de l’information judiciaire sur cette affaire «devenir emblématique»Vincent Brengarth le juge “anormalement long” alors que les faits sont “relativement simple”. “Nous disposons d’un ensemble de vidéos et de témoignages qui mettent en lumière les conditions dans lesquelles s’est déroulée cette intervention policière.explique l’avocat qui voit « difficile » comment se sont passées ces cinq années “nécessaire”. « Des actes d’enquête ont été menés, il reconnaît, mais c’est beaucoup trop long.
Autre crainte évoquée par l’avocat, le fait que “plus le temps passe, plus la possibilité que la décision pénale qui sera rendue soit très sévère à l’égard des fonctionnaires”. Il explique que certains policiers continuent de travailler, « mener une vie presque normale ». Autant d’éléments, selon lui, « qui pourra être pris en compte par un tribunal pour atténuer une éventuelle peine, là où d’autres justiciables n’auraient pas cette possibilité ».