Macron voudrait que les Français lui pardonnent

Macron voudrait que les Français lui pardonnent
Macron voudrait que les Français lui pardonnent

Emmanuel Macron présentera ses vœux aux Français ce 31 décembre.

AFP

Emmanuel Macron présente mardi soir ses vœux aux Français pour 2025 lors de la traditionnelle allocution télévisée du réveillon, dans l’espoir de tourner la page d’une année marquée par sa dissolution ratée et la perte d’une grande partie de son influence.

« Ce sont ses huitièmes vœux » depuis son arrivée à l’Elysée en 2017, mais « les premiers dans un rôle un peu différent », disent son entourage.

« Avant, c’était un président qui gouvernait », donnant une impulsion aux politiques publiques qui occupaient une part importante de ce discours de nouvel an, explique un conseiller. Cette année, il sera « davantage dans un rôle de garant ».

Malgré l’arrivée le 13 décembre de son allié historique François Bayrou à Matignon, dernier sursaut d’une année politique ponctuée de crises, Emmanuel Macron entend donc maintenir une posture en retrait de “président qui préside”, laissant le gouvernement gouverner. Comme c’est le cas depuis que son camp a perdu les élections législatives anticipées de l’été suite à la dissolution de l’Assemblée nationale.

“L’ombre d’une dissolution pèsera sur ces vœux”, car le président “est vraiment acculé” et doit tenter de “redonner de l’élan” à son deuxième quinquennat, explique à l’AFP Philippe Moreau Chevrolet, professeur de communication à Sciences Po.

S’il a déjà esquissé un timide mea culpa début décembre, il tentera peut-être d’ouvrir de nouvelles perspectives, d’éloigner la petite musique de certains de ses opposants qui jugent sa démission inévitable avant la fin de son mandat, en 2027. .

C’est la première fois que le chef de l’Etat s’exprime depuis qu’il a nommé le centriste comme Premier ministre, alors un gouvernement de poids lourds, avec le retour de Manuel Valls, Elisabeth Borne et Gérald Darmanin.

Une équipe qui s’appuie sur la même équipe fragile et minoritaire au Parlement entre la macronie et le parti Les Républicains qui avait soutenu le précédent Premier ministre de droite Michel Barnier, finalement censuré trois mois après sa nomination. Le gouvernement Bayrou court donc le même risque d’être renversé par des députés de gauche et d’extrême droite.

Gros problèmes

Il y a un an, lors de ses vœux, le président de la République annonçait une année de « fierté française », avec le 80e anniversaire du débarquement allié en Normandie, les Jeux olympiques de Paris et la réouverture de Notre-Dame cinq ans après l’incendie. Autant de paris réussis.

Mais il a aussi parlé d’une année de « réarmement de la Nation » pour faire face aux défis à venir.

Et là, 2024 n’a pas tenu ses promesses.

Les crises et les déceptions se succèdent : rébellion paysanne sans précédent qui lui vaut une apparition houleuse au salon de l’agriculture, émeutes en Nouvelle-Calédonie sur fond d’impasse institutionnelle que sa visite express dans l’archipel ne parvient pas à résoudre. résolution, arrêt de la réindustrialisation du pays et procès pour mauvaise gestion des finances publiques. Et l’année se termine dans la désolation et la colère à Mayotte, dévastée par le cyclone Chido.

Sur le plan international, la guerre continue en Ukraine et à Gaza, même si Emmanuel Macron a remporté quelques succès diplomatiques, en contribuant à un cessez-le-feu au Liban entre Israël et le mouvement chiite Hezbollah, ou en réunissant son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky avec le président élu américain Donald Atout.

Sur le plan politique, la tentative de relance avec la nomination du jeune Gabriel Attal à Matignon en janvier n’a pas porté ses fruits, et le camp macroniste a essuyé une sévère défaite aux élections européennes de juin, loin derrière le Rassemblement national. .

Dans la foulée, Emmanuel Macron a donc décidé de se dissoudre à la surprise générale, ouvrant la plus grave crise politique de la Ve République. Sans majorité à l’Assemblée, fracturé en trois blocs qui ne s’entendent pas, le pays semble ingouvernable et aborde 2025 sans budget voté malgré d’importants déficits.

De retour de quelques jours de repos au fort de Brégançon au bord de la Méditerranée, le président reviendra donc sur ces « difficultés géopolitiques ou politiques internes », selon son entourage.

Mais il devrait s’en tenir aux « grandes questions », sans dicter des solutions comme il l’a fait dans le passé.

(AFP)

 
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