CChaque année, le soir du Nouvel An, nous subissons le même rituel. On se promet de faire plus de sport, de passer plus de temps en famille, de passer moins de temps devant les écrans ou encore d’apprendre le mandarin. Mais pourquoi diable nous sentons-nous obligés de prendre de bonnes résolutions ? D’où vient cette pratique sociale persistante ? Pour comprendre cela, nous avons interviewé Stéphane Floccari, professeur agrégé et docteur en philosophie, auteur Nietzsche et le Nouvel An publié aux Belles Lettres.
Le point : Environ huit Français sur dix profitent de la nouvelle année pour prendre de bonnes résolutions. Qu’est-ce qui nous pousse à cela ?
Stéphane Floccari : La caractéristique d’un rite ou d’une célébration est que ceux qui y participent se soumettent à son cadre social et culturel sans le choisir. « C’est la tradition », comme on dit, c’est-à-dire, étymologiquement, quelque chose qui passe entre les doigts, de main en main, compris ici d’une génération à l’autre. Ce qui est particulièrement vrai de Noël, cette fête familiale qui coïncide avec le solstice d’hiver, l’est aussi des dernières heures de l’année civile, généralement passées entre amis. Il est parfois délicat et coûteux, quand l’année écoulée a été difficile, de montrer à son entourage une joie de circonstance, un bonheur qu’on n’a pas forcément en stock au réveillon. Lorsque le calendrier arrive à la neuvième année, c’est aussi le bon moment pour se débarrasser du projet de […] En savoir plus
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