Lors d’une session parlementaire où seulement 45 députés étaient présents, le ministre de l’Intégration économique, de la Petite Entreprise, de l’Emploi et des Compétences, Younès Sekkouri, a exposé les multiples défis auxquels le Maroc est confronté pour réduire le chômage. endémique qui dépasse désormais 21%. Il a notamment révélé “que les deux tiers des chômeurs, soit environ 900.000 personnes, ne sont pas diplômés.” Ces derniers, selon ses propos, ont longtemps été exclus des mesures publiques de lutte contre le chômage.
Younes Sekkouri a évoqué le projet de loi de finances 2025, qui prévoit une enveloppe de 14 milliards de dirhams, répartie entre le soutien aux petites et moyennes entreprises et les initiatives spécifiques en faveur du monde rural. Il a toutefois admis que le problème reste complexe et cumulatif, soulignant la nécessité d’une collaboration accrue entre les régions et les autorités locales.
Selon le ministre, le chômage dans les zones rurales représente une part importante des statistiques nationales. Pour y remédier, le gouvernement, critiqué pour son mauvais bilan en la matière, se concentre sur trois axes principaux : la formation professionnelle, avec 67 centres actifs, dont 55 dédiés au secteur agricole ; des programmes d’apprentissage visant à intégrer 100 000 personnes ; et des initiatives actives d’emploi bénéficiant d’une enveloppe d’un milliard de dirhams pour les zones rurales. Le ministre a également annoncé de nouveaux projets en cours de développement, destinés aux personnes sans diplôme en milieu rural, sans pour autant les cantonner aux activités agricoles.
Le ministre a fait le point sur les programmes en cours, dont celui de l’Agence nationale pour la promotion de l’emploi et des compétences (ANAPEC). Il a toutefois reconnu que ces efforts restent insuffisants pour répondre aux besoins d’un million de chômeurs, dont la majorité n’a aucune qualification, notamment dans les zones reculées et peu attractives pour les investisseurs.
Pour encourager les petites et moyennes entreprises à embaucher, le gouvernement a instauré une prime à l’emploi de 1 500 dirhams par salarié. Cette mesure a permis, en quelques mois seulement, d’embaucher 22 000 personnes dans 1 900 entreprises. Toutefois, Sekkouri a indiqué que “Les contraintes budgétaires limitent l’expansion de cette approche.” Le gouvernement prévoit également une réforme en profondeur de l’ANAPEC, dotée d’une dotation d’un milliard de dirhams. L’objectif est d’augmenter les opportunités d’emploi des personnes sans qualification et d’insérer 200 000 chômeurs par an, dans le cadre d’un plan global visant à réduire un déficit de 1,6 million d’emplois.