En Europe le statut de protection du loup a été abaissé, quel avenir pour lui en ?

En Europe le statut de protection du loup a été abaissé, quel avenir pour lui en ?
En Europe le statut de protection du loup a été abaissé, quel avenir pour lui en France ?

Le statut du loup était au centre des débats de la Convention de Berne réunie ce mardi à Strasbourg. En quelques heures seulement, elle a perdu une partie de son statut d’espèce protégée. Les 49 Etats membres de la convention ont en effet approuvé une proposition en ce sens de l’Union européenne, qui entend ainsi « mieux protéger le bétail dans un contexte d’augmentation de la population de loups »» a indiqué le Conseil de l’Europe dans un communiqué. Un changement qui entrera en vigueur dans trois mois, «sauf si au moins un tiers des parties à la Convention de Berne (17) s’y opposent».

Sous la pression des éleveurs ?

Le loup, exterminé au début du XXe siècle dans plusieurs pays, dont la , est en effet revenu sur le devant de la scène ces dernières années, suscitant la colère des agriculteurs qui dénoncent les attaques contre les troupeaux.

Dans sa proposition, l’Union européenne, qu’elle prétend s’appuyer sur « une analyse approfondie de la situation du carnivore sur son territoire », fait état d’une population croissante, atteignant 20 300 individus en 2023, notamment dans les Balkans, les pays nordiques, l’Italie et l’Espagne.

Crainte d’une généralisation des fusillades en France

Le changement de statut récemment enregistré suscite des associations en France qui craignent une généralisation des massacres de loups et la dénoncent. « choix politique pour satisfaire les agriculteurs ».

« Le résultat est que le loup devient clairement une espèce chassable, prévient Denis Doublet, le représentant loup de l’association Ferus. Jusqu’à présent, en France, les loups pouvaient être tués dans des conditions bien précises pour protéger les troupeaux. Ce sont des clichés exceptionnels avec un plafond fixé à 19 % de la population totale. Ce qui est déjà important. En 2024, 201 des 209 loups autorisés ont déjà été tués… Cette déclassification pourrait désormais permettre de généraliser la possibilité de tirer et donc de tuer davantage de loups.

« D’autres moyens de protéger les troupeaux »

Il existe cependant d’autres moyens efficaces pour se protéger des attaques de loups, revendique l’association Ferus : « Je pense aux mesures de protection autour des troupeaux mais aussi aux mesures d’alarme par la présence humaine, avec des chiens dédiés à cela et avec des tirs non létaux. En effet, les éleveurs ont perdu l’habitude d’être proches de leurs animaux et les chiens effrayants, comme les patous, sont quasiment absents.

Quant aux tirs non létaux, ils sont selon lui quasiment inutilisés : « Un loup effrayé par un tir à blanc transmettra quand même le message d’avertissement à la meute plus clairement qu’un loup mort… Les Etats auraient donc tout intérêt à soutenir les éleveurs dans ce sens plutôt que d’abaisser le statut du loup. socialement perturbé par la mort d’un loup oblige les plus petits à chasser seuls et donc à se comporter de manière inhabituelle envers les troupeaux, donc parfois contre-productif. ajoute l’association Ferus.

L’autre crainte avancée par les associations est, à terme, l’affaiblissement et le déclin de l’espèce. “Et c’est un très mauvais signal pour la biodiversité en général et ouvre la porte à d’autres espèces protégées comme l’ours.” note Denis Doublet de l’association Ferus qui rappelle que le loup, qui avait complètement disparu de France il y a un siècle, est revenu” bien sûr au début des années 90.

Combien de loups en France

En France, le nombre estimé de loups en 2023 est de 1 003 individus et diminuerait de 9 % en un an. Lors de sa visite au Sommet de l’élevage début octobre, le Premier ministre français Michel Barnier a estimé que la nouvelle estimation officielle du nombre de loups en France, attendue d’ici fin 2024, pourrait représenter un potentiel « moment clé » augmenter ou non les massacres.

Mardi, la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a souligné dans un communiqué transmis à l’AFP que “le loup reste une espèce protégée (…) Et toute destruction restera très réglementée comme aujourd’hui”il a continué, y croyant “Ce développement facilitera cependant la gestion de l’espèce.”

 
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